Voyage aux confins de l’amour-passion

Fidèle à son engagement envers la promotion de l’art lyrique de qualité, l’Opéra de Montréal accueillera prochainement La Traviata, le grand classique qui confronte le spectateur à un dilemme existentiel de portée universelle : jusqu’où sommes-nous prêts à aller au nom de l’amour ?

C’est avec fébrilité que les amateurs d’opéra attendent la nouvelle production canadienne de l’une des oeuvres les plus connues du grand Giuseppe Verdi. Composé en 1853 et joué pour la première fois à La Fenice de Venise, cet opéra, qui marie de grandes qualités mélodiques à la profondeur psychologique des personnages, constitue le troisième volet de la trilogie dite « populaire » qui a permis à Verdi de gagner une reconnaissance internationale.

Le livret de La Traviata (La Libertine) a été inspiré par l’oeuvre d’Alexandre Dumas fils, La dame aux camélias. Cet opéra raconte l’histoire de Violetta, courtisane et artiste de cabaret, qui vit à Paris une vie dissolue. Fière, arrogante et frondeuse, elle fuit ses problèmes de santé en plongeant dans les excès et les plaisirs charnels. Jusqu’au jour où son regard, et son coeur, se posent sur Alfredo, un jeune homme dit « de bonne famille » dont elle tombe follement amoureuse. Prêts à tout abandonner pour vivre leur passion, les amoureux défieront les conventions et les normes sociales de leur époque. Malheureusement, le père d’Alfredo, qui considère comme scandaleuse l’affection de son fils pour une libertine, s’immiscera dans le couple et réussira à faire dérailler cette relation hors norme. Oubliée, ruinée et rejetée, Violetta va mourir le coeur brisé dans les bras de son amant venu trop tard à son chevet…

Cette production de La Traviata met en vedette plusieurs grands noms de l’opéra tels que Talise Trevigne dans le rôle de Violetta, Rame Lahaj dans le rôle d’Alfredo et James Westman dans celui du père, Giorgio, pour ne nommer que ceux-ci. Présentée à Calgary en 2022, elle prend enfin l’affiche à Montréal, où les amateurs d’art lyrique pourront apprécier à nouveau ses airs les plus connus, notamment Sempre libera, Libiamo ne’ lieti calici, et Addio del passato, qui forment un poignant crescendo dramatique.

Une vitrine pour les talents d’ici

Depuis 1980, l’Opéra de Montréal propose une programmation dynamique d’oeuvres qui permettent à la fois aux néophytes et aux mélomanes les plus aguerris d’explorer et de découvrir un répertoire riche, dont les thématiques universelles trouvent écho auprès de tous les publics. La production de La Traviata, qui prendra l’affiche en mai, est le fruit d’une fructueuse collaboration entre cinq compagnies d’opéra canadiennes, dont les artisans et créateurs ont uni leurs efforts pour faire vivre une expérience unique au public. En transposant l’oeuvre phare de Verdi dans le milieu du jazz et le Paris des années folles, le metteur en scène Alain Gauthier, qui collabore régulièrement avec l’Opéra de Montréal, donne une touche de modernité à l’une des plus belles et dramatiques histoires d’amour du répertoire lyrique. Un spectacle qui ne laissera aucun spectateur indifférent au triste sort de Violetta.

L’ODM est une compagnie d’opéra qui mise sur les nouvelles créations québécoises, le rayonnement de la relève lyrique d’ici et les collaborations avec des artisans et créateurs provenant de tous les milieux.

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