Réouverture de l'hôtel de ville de Montréal
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Fermé depuis mai 2019, l’hôtel de ville de Montréal s’apprête à rouvrir ses portes à la population le 8 juin, à l’occasion d’une journée portes ouvertes, deux jours avant la réouverture officielle des lieux et la reprise des heures d’accueil habituelles. L’hôtel de ville de Montréal a subi une transformation remarquable et s’est métamorphosé en un lieu d’appropriation citoyenne et de préservation historique. Michel Soulières, directeur de la gestion de projets au Service de la gestion et de la planification des immeubles (SGPI) à la ville de Montréal, précise que « le bâtiment a subi une cure de rajeunissement avec un souci affirmé pour la préservation de sa valeur patrimoniale et une plus grande accessibilité ». C’est le résultat d’un processus participatif des élus et de comités internes des différents services, en collaboration avec les équipes de professionnels, qui ont cocréé cette vision d’un espace mieux adapté à l’exercice démocratique, tant pour les élus que pour les médias et les occupants permanents ou de passage. Cette vision d’une véritable « maison de la démocratie » a présidé à la conceptualisation architecturale.
Menaud Lapointe, architecte associé de la firme Beaupré Michaud et Associés, explique notamment que certains espaces ont été décloisonnés et qu’une nouvelle salle multifonction a été aménagée au rez-de-chaussée afin d’inciter à l’appropriation et à la participation citoyennes. Conçu entre 1872 et 1878 par les architectes Alexander Cowper Hutchison et Henri-Maurice Perrault, l’édifice a subi ses premières modifications entre 1923 et 1926 à la suite d’un incendie. Il a depuis connu plusieurs agrandissements au fil des ans. Les récents travaux ont été réalisés dans le respect de la valeur patrimoniale de nombreux éléments. « On a entre autres restauré des fenêtres de bois de chêne et de pin qui dataient de la reconstruction de 1926, précise M. Lapointe. Ce projet a nécessité beaucoup de temps, et des choix difficiles ont dû être faits pour la réfection. Ce n’était pas un pari gagné d’avance. »
Pour ce faire, la firme d’architectes a collaboré avec différentes entreprises spécialisées en restauration, qui se sont affairées à redonner leur splendeur aux finis intérieurs, aux revêtements de marbre et aux boiseries. « On a aussi fait appel à un artisan pour restaurer les vitraux de la salle du conseil », ajoute M. Lapointe. La maçonnerie extérieure a également été revitalisée et certaines pierres ont été remplacées afin de pérenniser le revêtement.
De nouveaux espaces publics
Parmi les nouveaux espaces ouverts à la population, un parcours muséal accueille une exposition permanente sur la démocratie municipale et sur l’histoire de la cité administrative de l’hôtel de ville. Une salle a été imaginée en agrandissant le hall d’entrée et en procédant à l’optimisation d’autres pièces : « On a dégagé la portion centrale du rez-de-chaussée et on a créé un nouvel espace qui va pouvoir recevoir une exposition permanente », raconte M. Lapointe.
Les travaux ont aussi permis de dévoiler des fragments de l’histoire du bâtiment. Ainsi, un mur de pierre, auparavant dissimulé, a été mis en évidence, de même que la porte blindée d’une ancienne chambre forte, qui fera partie du parcours muséal.
Le public pourra également profiter d’une toute nouvelle terrasse accessible depuis le hall d’honneur, antérieurement occupée par une structure en toile. « L’objectif était de rendre cette salle utilisable quatre saisons par année, souligne M. Lapointe. On a voulu que ce soit à l’image d’un pavillon de jardin sur une terrasse extérieure. » Cette zone est pourvue d’une abondante fenestration avec vue sur le centre-ville et sur le mont Royal.
Deux oeuvres d’art inédites — Gambit, de Mathieu Lévesque, et Ce que nous avons laissé derrière pour avancer, de Chih-Chien Wang — seront également exposées au public. Les architectes ont sélectionné des emplacements destinés à marier l’art et l’architecture. « L’idée était de donner un espace à des artistes en art contemporain qui pourraient offrir de nouveaux éléments basés sur le jeu du verre et de la transparence », explique M. Lapointe.
La première oeuvre réunit cinq sculptures modulaires de bronze et d’aluminium sur le thème de la vie citoyenne et est installée sur la terrasse. « C’est une oeuvre qui rappelle un peu les fragments du patrimoine, qui ont été réinterprétés par cette oeuvre », décrit l’architecte. Quant à la seconde, elle compte cinq images photographiques sur panneau de verre. Le public pourra l’admirer dans la nouvelle pièce multifonction du rez-de-chaussée.
Un bâtiment ami du climat
Dans le but de contribuer à l’atteinte des objectifs de Montréal en matière de lutte contre les changements climatiques, les rénovations ont été pensées afin d’intégrer de nouvelles sources d’énergie renouvelable et de permettre une forte baisse de la consommation énergétique de l’hôtel de ville. Les systèmes électromécaniques ont été remplacés dans leur entièreté en vue de fonctionner avec zéro émission de carbone. Des pompes à chaleur ont également été installées dans le bâtiment pour augmenter son efficacité énergétique et pour réduire sa consommation en comparaison avec un édifice semblable, explique M. Lapointe.
« On ne pouvait pas nécessairement ajouter de l’isolant sans compromettre la tenue des murs de maçonnerie massive. En revanche, on a fait un travail assez important en matière d’efficacité de la performance de l’enveloppe pour les fuites d’air », précise l’architecte. Pour ce faire, il a travaillé en collaboration avec un laboratoire qui a réalisé des tests de performance énergétique sur place.
Une accessibilité universelle
Afin de permettre à tous les citoyens de jouir des lieux, peu importe leur condition, de nombreux aménagements ont été modifiés afin de permettre une accessibilité universelle. Ce souci du détail se traduit notamment par la signalisation, la conception du mobilier, la configuration des pièces et les aménagements de circulation. « Il y a aussi des éléments qui sont pensés pour les personnes avec des pertes d’acuité visuelle », ajoute M. Lapointe.
Les architectes ont décidé d’aller au-delà des exigences du Code du bâtiment et de proposer des espaces avec de plus grands rayons de virage pour les personnes à mobilité réduite. Les accessoires de commande, notamment les interrupteurs, ont été installés à hauteur réduite en comparaison des standards de l’industrie. Les portes principales sont également dotées d’ouvre-portes automatiques. Voilà autant d’améliorations que la population montréalaise pourra découvrir en visitant sa « maison de la démocratie » devenue réalité le 8 juin prochain.
En savoir plus sur la modernisation de l’hôtel de ville
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