Le Collège de l’Assomption m’a enseigné la curiosité
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Le sociologue Guy Rocher, « le plus ancien des anciens élèves » du Collège de l’Assomption, se souvient avec affection de ses années de pensionnat. L’Assomption n’était alors qu’un petit village à vocation agricole, mais comme il le dira plus tard, où la culture du savoir et de l’enseignement était forte et distinctive. Dans un entretien réalisé en 2022 à l’occasion du 100e anniversaire de l’Association des anciens et anciennes, il insistait sur l’importance de ses huit années passées au Collège de l’Assomption, notamment en compagnie de Camille Laurin, et des valeurs pérennes que le collège lui a transmises. Il se remémore ses jeunes années de formation en soulignant les mérites de l’établissement d’enseignement, qui compte 25 600 diplômés depuis sa fondation en 1832.
« Le Collège de l’Assomption m’a enseigné la curiosité »
In amore fraternitatis
Parmi les expériences marquantes d’un jeune Guy Rocher se qualifiant de turbulent à cette époque, celle de l’amour fraternel imprègne toutes les autres. « J’avais 11 ans quand je suis entré au Collège de l’Assomption (CLA). J’étais avec des gars de 13 et 14 ans et ça m’impressionnait. J’ai vraiment connu l’amitié avec mes confrères. Nous sommes toujours restés unis », confie-t-il. Il faut dire que le mode de vie en pensionnat, pratiquement disparu de nos jours, favorisait grandement l’esprit de communauté évoqué par Guy Rocher. Ils étaient entre 300 et 350 élèves masculins, toutes cohortes confondues — les filles ne feront leur entrée au collège qu’en 1965 —, à mener une vie de groupe réglée au quart de tour entre les cours, les repas, les activités parascolaires et les temps libres. Dans ce cocon protégé où arrivaient de jeunes adolescents dont la plupart quittaient leur famille pour la première fois, les amitiés se nouaient aussi spontanément que durablement, parfois entre élèves de cohortes différentes.
C’est ainsi qu’autour d’une passion commune pour les livres, est née la remarquable complicité entre Guy Rocher et Camille Laurin, de la cohorte précédente. Vers 1940, les deux amis, qui se comprennent déjà sans se parler, et quelques collègues fondent le premier journal étudiant du collège. Cette aventure a en quelque sorte cimenté l’amitié entre les deux hommes qui ont travaillé côte à côte, près d’une quarantaine d’années plus tard, au vaste chantier qu’a constitué la commission Parent.
« Quand Camille est devenu ministre en 1976 avec l’élection du Parti québécois, j’ai pris congé de l’université pendant deux ans pour être sous-ministre, se rappelle Guy Rocher. Je pense pouvoir dire que j’étais peut-être celui qui le comprenait le mieux. Il y avait chez lui un côté mystérieux et je perçais facilement cette façade. »
Le décès de cet ami très cher, en 1999, a profondément attristé Guy Rocher, car cette amitié inépuisable a toujours été pour lui l’illustration la plus prégnante du fort esprit de camaraderie qui régnait au Collège de l’Assomption.
Des valeurs pour la vie
Si la fidélité en amitié est l’une des valeurs cardinales que Guy Rocher a acquises au Collège de l’Assomption, il en va de même du sens des responsabilités. « Ce que j’ai beaucoup apprécié durant mes études, en plus de tout ce que j’ai appris, c’est qu’on me faisait confiance. Les autorités me faisaient confiance. Les professeurs me faisaient confiance. Et ils nous apprenaient le sens des responsabilités. Bien sûr, c’était dans un monde où l’obéissance était importante.
Mais en même temps, l’autorité nous encourageait à prendre des responsabilités. Ça m’est toujours resté, avec la fidélité et la curiosité. Le Collège de l’Assomption m’a enseigné la curiosité. Ça a marqué toute ma vie. »
Bouleversé par le décès de son père alors qu’il n’avait que huit ans, Guy Rocher a grandi en s’imaginant qu’une mort prématurée l’arracherait au monde qu’il chérissait et qui l’incitait à en découvrir la complexité. Contrairement à ses appréhensions, l’homme, le sociologue, le professeur, le conférencier célèbre, aujourd’hui même, 100 ans d’une vie foisonnante dont les fondements intellectuels et moraux ont pris naissance au Collège de l’Assomption. Comme l’a souligné son biographe, Pierre Duchesne : « Ses huit années dans ce collège ont représenté pour Guy Rocher un environnement rassurant et formateur, alors que d’autres jeunes de sa génération considéraient le cours classique comme trop sévère et austère. C’est le même homme qui, plus tard, à titre de membre de la commission Parent, poussera la réflexion sur la nécessité d’abolir le cours classique, réservé à une élite, afin de démocratiser l’accès au savoir. Cela conduira à la création des polyvalentes et des cégeps. »
Une tradition d’excellence et d’humanisme
Guy Rocher se souvient de la colère mêlée de désarroi du personnel du Collège de l’Assomption à l’annonce de la réforme du système d’éducation à laquelle le sociologue prenait part. Mais il note également la grande résilience dont a fait preuve l’établissement scolaire. « J’avais un peu l’impression que nous les trahissions parce que nous mettions en quelque sorte la hache dans le Collège de l’Assomption, explique-t-il. Mais le CLA a finalement accepté d’être une maison d’enseignement secondaire et, en même temps, d’être le lieu où allait se créer le nouveau cégep de L’Assomption. Cette évolution du collège fait partie de toute l’évolution de notre système d’éducation au Québec, qui a voulu se démocratiser, qui a voulu que nos établissements d’enseignement soient plus ouverts à toutes et à tous. »
À l’image de son plus ancien élève encore vivant, le Collège de l’Assomption continue d’incarner les valeurs qu’il promeut. C’est ce que Guy Rocher appelle l’âme du CLA, celle qui a habité tous ses confrères disparus et qui l’anime toujours. Fort d’une longue et riche histoire dont tous les diplômés enrichissent la trame année après année, le Collège de l’Assomption est aujourd’hui un établissement d’enseignement privé qui forme des « apprenants de tête et de coeur », les citoyens de demain qui seront autant de maillons inspirés et inspirants de sa vibrante communauté.
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