WestJet annule d’autres vols, la reprise des activités prendra du temps

Des pilotes roulent dans un Boeing 737-700 de WestJet jusqu’à la piste de départ de l’aéroport international de Vancouver.
Photo: Darryl Dyck La Presse canadienne Des pilotes roulent dans un Boeing 737-700 de WestJet jusqu’à la piste de départ de l’aéroport international de Vancouver.

Des passagers de WestJet ont dû faire face à de nouvelles perturbations des vols mardi, malgré l’accord conclu au cours du week-end pour mettre fin à la grève des mécaniciens.

La compagnie aérienne a annoncé que 75 vols prévus mardi ont été annulés et qu’il fallait s’attendre à huit autres annulations mercredi. Celles-ci s’ajoutent aux 104 retards comptabilisés mardi par le service de suivi FlightAware. Depuis jeudi, 1051 vols ont été annulés.

WestJet a d’ailleurs fait savoir que la reprise complète des opérations « prendra du temps ».

Mardi, certains clients ont été informés d’une brève fenêtre pour acheter des billets à prix réduit. Un courriel annonçait une promotion permettant d’économiser jusqu’à 30 % sur les voyages effectués entre le 9 juillet et le 16 février 2025 en réservant avant mercredi à 23 h 59. Le transporteur a indiqué que l’offre s’appliquait à plus de 95 destinations.

Quelque 680 membres de l’Airplane Mechanics Fraternal Association (AMFA), dont les inspections et les réparations quotidiennes sont essentielles aux opérations aériennes, avaient débrayé vendredi soir malgré une directive d’arbitrage exécutoire du ministre fédéral du Travail.

Dans son propre communiqué de presse, le syndicat a exhorté ses membres à retourner immédiatement au travail en attendant le vote sur l’accord.

Les défis auxquels WestJet dit faire face incluent le fait que ses avions sont stationnés dans treize aéroports du Canada, dont huit ne disposent pas de bases pour les équipages, ce qui signifie que ceux-ci doivent être transportés jusqu’à l’avion pour être récupérés.

Les avions stationnés nécessiteront un entretien et des contrôles de sécurité standards avant de reprendre du service, indique l’entreprise. Celle-ci affirme également que récupérer les équipages bloqués sur son réseau « sera une priorité immédiate ».

Nombreux impacts sur les voyageurs

Les centaines de vols annulés en raison de la grève ont compliqué les choses pour bien des Canadiens qui avaient prévu de profiter de la longue fin de semaine pour voyager.

« Nous pensons que ce résultat n’aurait pas été possible sans la grève, mais nous regrettons les perturbations et les inconvénients qu’elle a causés au public pendant le long congé de la fête du Canada », a indiqué le syndicat par écrit.

« Le moment [où la grève est survenue] est une coïncidence, puisque le processus de négociation ne suivait pas un calendrier prévisible. Nous sommes heureux que la grève n’ait duré que 48 heures et que le service puisse désormais revenir à la normale. »

Le ministre du Travail, Seamus O’Regan, avait ordonné vers la fin de la semaine dernière, alors que la date limite de grève de vendredi approchait, que les deux parties entreprennent un arbitrage exécutoire dirigé par le tribunal du travail du pays.

Le comité de négociation du syndicat avait déclaré qu’il « se conformerait à l’ordre du ministre » et qu’il ordonnait à ses membres de « s’abstenir de tout moyen de pression illégal ». Mais moins de 24 heures plus tard, les travailleurs étaient sur les lignes de piquetage.

Une décision du Conseil canadien des relations industrielles semble affirmer la légalité de leurs actions, quels que soient les protocoles entourant l’arbitrage.

Négociations tumultueuses

L’entente de principe conclue dimanche est la deuxième à intervenir dans le cadre de cette négociation, qui vise à mettre en place une première convention collective pour les ingénieurs d’entretien de WestJet.

La première proposition a été rejetée par les membres à la mi-juin. Depuis, les deux parties se sont accusées mutuellement de négocier de mauvaise foi.

Quoi qu’il en soit, selon WestJet, il n’y aura pas d’autre action syndicale dans ce dossier puisque « les deux parties ont convenu d’arbitrer le contrat en cas d’échec de la ratification », a précisé M. Pen.

Si l’entente de principe est ratifiée, la convention collective sera d’une durée de cinq ans.

Le syndicat a déclaré que l’entente provisoire de cinq ans comprend des augmentations de salaire immédiates, le rétablissement complet du régime d’épargne WestJet et des avantages sociaux améliorés. Il a ajouté que, si les membres le ratifiaient, l’arbitrage obligatoire ordonné par le ministre du Travail ne serait pas nécessaire.

Avant que le dernier accord soit conclu du jour au lendemain, WestJet a indiqué qu’elle avait proposé une augmentation salariale de 12,5 % au cours de la première année du contrat ainsi qu’une augmentation salariale composée de 23 % pour le reste des cinq ans et demi.

Le syndicat avait déclaré que ses revendications salariales coûteraient à WestJet moins de 8 millions de dollars au-delà de ce que l’entreprise avait offert pour la première année de la convention collective — le premier contrat entre les deux parties. Il a reconnu que les gains dépasseraient la rémunération des collègues de l’industrie au Canada et seraient plus comparables à ceux de leurs homologues américains.

Les employés concernés par cette négociation seront appelés à voter sur l’entente de principe prochainement.

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