Voyages près de la mère

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Il y a les voyages en solo, ceux qu’on fait avec les amis ou la petite famille. Il y a aussi ceux qu’on organise pour partir à l’aventure avec sa mère pour partager des moments précieux et tricoter des souvenirs pour la vie. Trois personnes qui ont vécu l’expérience se racontent.

Caroline, 41 ans, a voyagé avec sa mère en Floride l’an dernier

Peux-tu me décrire ton dernier voyage avec ta mère ?

Ma mère, mon père, mon fils qui était alors âgé de 8 mois et moi sommes allés à St Petersburg pendant un mois en mars 2024. Mon conjoint a également passé plusieurs jours avec nous durant le séjour. Nous avons loué une petite maison avec une magnifique cour.

Pourquoi avoir organisé ce voyage ?

Lorsque j’ai décidé de fonder ma famille, je m’étais dit que j’allais partir durant plusieurs semaines en compagnie de mes parents pendant mon congé de maternité. Le projet a finalement été extrêmement long, car mon conjoint et moi avons dû aller en clinique de fertilité. J’ai donc eu le temps de rêver à ce voyage pendant des années ! Je voyais mes parents vieillir et je me demandais souvent si j’allais avoir la chance de partir à l’étranger avec eux en tant que maman…

Quels sont pour toi les avantages d’avoir fait cette aventure avec ta mère ?

C’est de l’avoir observée en train d’assister à plein de « premières fois » de mon bébé : celle où il a mis les pieds dans la mer, celle où il s’est baigné dans une piscine, celle où il s’est balancé… Je visite souvent ma mère lorsqu’on est au Québec, mais le fait que mon fils et elle soient ensemble 24 heures sur 24, c’était différent. Une complicité encore plus grande s’est développée entre eux.

As-tu découvert des côtés de ta mère que tu ne connaissais pas ?

Je dois dire que son positivisme et sa débrouillardise face à toutes les situations m’ont beaucoup aidée en tant que nouvelle maman. Durant notre séjour, je la voyais non seulement dans son rôle de mère, mais aussi dans celui de grand-mère, comme si elle regardait tout d’une façon inédite à travers les yeux de mon garçon.

En quoi est-ce différent de voyager avec ta mère ?

J’ai beaucoup voyagé dans ma vie, mais je trouve qu’il y a quelque chose de rassurant lorsqu’on le fait avec notre mère, peu importe notre âge. On peut être complètement soi-même et elle nous aime inconditionnellement.

Julie, 41 ans, a voyagé avec sa mère en Espagne ce printemps

Peux-tu me décrire ton plus récent voyage avec ta mère ?

C’était en mars dernier. On est restés une semaine en Espagne, sur la Costa Del Sol, avec mon conjoint, mes enfants et mon frère.

Pourquoi avoir organisé ce projet ?

C’était le rêve de ma mère de voyager avec ses enfants et petits-enfants, et elle nous a offert, à mon frère et à moi, un chèque-cadeau d’une agence de voyages pour l’accompagner. Elle va en Espagne depuis quelques années en mode snow bird et nous avons décidé de la rejoindre là-bas.

Quels sont selon toi les avantages d’avoir accompli ce voyage ?

Mes garçons me disent que, ce qu’ils ont préféré, c’était d’être avec leur oncle et leur grand-mère tous les jours. Ça fait réaliser que le bonheur est d’être avec ceux qu’on aime. De façon générale, c’est pratique d’être en surnombre d’adultes de confiance pour l’organisation avec les enfants.

Est-ce qu’il y a eu des défis ? Si oui, comment les avez-vous gérés ?

Ce n’est pas évident de trouver l’équilibre entre les envies et les niveaux d’énergie de chacun. Cela nécessite de la communication et il faut se mettre à la place de l’autre. Je crois que ça prend quelqu’un qui a de l’initiative, et l’on ne doit surtout pas hésiter à se séparer en sous-groupes pour la journée ou pour certaines activités si le coeur n’y est pas.

Des conseils pour que ça se passe bien ?

Je pense qu’il est important que chacun fasse part de ses attentes avant et pendant le voyage pour évaluer la zone de confort et les intérêts de chacun. Par exemple, si quelqu’un est stressé à l’idée de sortir des sentiers battus ou de louer une voiture à l’étranger, il vaut mieux opter pour un voyage organisé ou un tout-inclus.

Christian, 45 ans, a voyagé avec sa mère sur la Côte d’Azur en 2024

Peux-tu me décrire ce voyage ?

C’était un road trip à parcourir la Côte d’Azur jusqu’à Madrid. Un séjour de 18 jours en automne, rien que ma mère et moi.

Est-ce que vous aviez choisi la destination ensemble ?

Oui, ma mère n’avait jamais eu l’occasion de faire un « grand » voyage et rêvait de visiter la France depuis qu’elle était jeune. J’ai proposé d’y combiner l’Espagne pour ajouter de la diversité et un peu d’aventure.

Pourquoi avez-vous organisé ce projet ?

Quoique curieuse et débrouillarde, ma mère n’avait jamais pu voyager, et mon père n’en avait pas envie. Quand elle m’en a parlé, elle est restée surprise que je lui réponde que je partirais n’importe quand avec elle pour l’accompagner dans un tel voyage.

Comment ça s’est déroulé ?

Tout s’est passé de façon très naturelle. Nous étions dans un état d’esprit d’ouverture : l’itinéraire était très flexible et nous avions une tente pour dormir de temps à autre dans des campings. Je conduisais en suivant un trajet approximatif fait la veille sur une carte (en papier !). Les routes secondaires étaient priorisées et les attractions trop touristiques, évitées le plus souvent possible.

As-tu découvert des côtés de ta mère que tu ignorais ?

Ce voyage a été une façon d’apprendre à mieux nous connaître en tant qu’adultes et j’ai réalisé que nos caractères se ressemblaient beaucoup. Je me rappelle également que j’avais trouvé, à l’époque, que l’inversion des rôles était intéressante : c’était plutôt moi qui prenais en charge l’organisation, la conduite, etc., et ma mère suivait le rythme.

Des années plus tard, quels sont, selon toi, les avantages d’avoir fait ce voyage ?

Ce séjour nous a permis de partager une expérience de vie ensemble ainsi que des souvenirs uniques. Nous avons aussi appris à nous connaître dans un beat hors du quotidien.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.