«Qui-vive», Valérie Zenatti
Qui-vive, septième roman de Valérie Zenatti (qui est aussi traductrice, notamment d’Aharon Appelfeld), nous plonge dans le tumulte intérieur d’une Parisienne, prof d’histoire et de géographie, qui décide, poussée par les effets de la pandémie et l’angoisse de la guerre en Ukraine, de partir en Israël sur un coup de tête, sur les traces du fameux concert donné par Leonard Cohen en 1972 à Jérusalem, « pour chercher la paix dans l’épicentre du réacteur ». À la recherche aussi de réponses aux questions qu’elle se pose depuis longtemps, obsédée qu’elle est par ce concert où le chanteur montréalais se livre avec « douceur, poésie, intransigeance ». Au fil de rencontres avec des inconnus et avec quelques fantômes, cette femme en quête d’humanité fera face à la tragique et millénaire réalité de la guerre dans cette région du monde, au rythme du « temps transformé en question ». Avec une certaine finesse, la romancière nous propose une incursion personnelle dans ce pays « devenu des blocs de gens qui ne veulent pas se parler ».