«Portraits de plumes», Mathieu Laca
Mathieu Laca se balance doucement entre arts visuels et littérature. Avec ses Portraits de plumes, petit livre qui paraît aux Éditions du passage, il nous offre le plaisir de voir réunis les deux. L’ouvrage rassemble les portraits de vingt écrivains d’ici, certains vivants, d’autres morts, accompagnés de textes décrivant la relation du peintre avec leurs oeuvres. Sur le visage de chacun, de Gaston Miron à Caroline Dawson, de Simon Roy à Anaïs Barbeau-Lavalette, il a marqué les traces des oeuvres, les traces de la vie. La littérature, écrit-il, « exige tellement que l’écrivain en ressort souvent transformé. Avec le temps, cette activité singulière laisse des traces dans les esprits, mais aussi sur les corps de ceux qui la pratiquent, faisant d’eux des sujets complexes, paradoxaux et hautement fascinants pour l’oeil du portraitiste », écrit-il en introduction. À Leonard Cohen, il dessinera un oeil aveugle, celui qui est tourné vers l’intérieur. Son Larry Tremblay se transforme graduellement en une toile de Francis Bacon. À lire, à regarder.