«Majesté», Candide Proulx
« Je suis une moyenne belle femme dans la mi-quarantaine, assez intelligente, mais avec trop d’onglets ouverts […], séparée et encore en un morceau, une late bloomeuse du flirt perdue dans le damné labyrinthe des applications de rencontres, searching for a long-term relationship, open to short, et l’inverse le lendemain ». Dans ce tout premier roman, Candide Proulx livre avec lucidité le parcours chaotique d’une mère séparée, et parvient à exprimer efficacement et de façon vraisemblable ses dérives amoureuses. Toutefois, si plusieurs quadragénaires peuvent s’identifier à cette Rosalie défilant sur plus de deux cents pages, ses attentes amoureuses tout autant que les désillusions et déceptions qui en découlent, peu de chance que cette thématique générationnelle, que cette écriture du présent sillonnée de Messenger, Facebook et leurs reels, s’installe à demeure dans le champ de la littérature. Miroir d’un quotidien plutôt ennuyeux, Majesté s’inscrit dans cette littérature narcissique et thérapeutique qui, faute d’avoir beaucoup à offrir, aura au moins pour effet de conforter certains lecteurs dans leur difficile quête du bonheur.