«Autobiographie américaine», Dany Laferrière

Depuis Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (1985), Dany Laferrière, né en 1953 à Port-au-Prince, peaufine avec patience et obstination son propre mythe, répétant nourrir le fantasme d’un livre unique qui serait le miroir de son expérience « américaine ». Un ensemble très mouvant, qui varie au gré des déclarations de l’écrivain (voir J’écris comme je vis, 2000), composé d’une dizaine de romans, de textes plus courts et d’essais, parmi lesquels, outre son premier livre, figurent aujourd’hui Chronique de la dérive douce, Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ?, L’énigme du retour, Tout bouge autour de moi et Journal d’un écrivain en pyjama, en passant par Fête chez Hoki, première partie à peu de chose près du faible Éroshima (1987). Une suite de romans, nous dit-il dans son étourdissante préface, à travers lesquels il a voulu tenter sa chance « à cette folle partie de poker où la paranoïa et le mensonge dansent une frénétique gigue autour de la table ». Un condensé de rires, de sensualité, de posture et de profondeur.

Autobiographie américaine

★★★ 1/2

Dany Laferrière, Bouquins, Paris, 2024, 1300 pages

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