«L’homme qui vivait sous terre», Richard Wright

Dans les années 1940, dans une ville ségrégationniste du sud des États-Unis, un homme noir, accusé à tort d’un double meurtre, réussit à échapper à ses tortionnaires avant de s’enfoncer dans les égouts de la ville. Pendant des jours, sa cavale souterraine lui fera découvrir, en homme libre, le dessous des surfaces : canalisations, arrière-boutiques, coulisses de l’exploitation de l’homme par l’homme. Demeuré dans les tiroirs de l’écrivain après que son éditeur l’eut refusé en 1942, connu comme nouvelle dans une version très différente, L’homme qui vivait sous terre, de Richard Wright (1908-1960), l’un des écrivains afro-américains les plus influents du XXe siècle — il a ouvert la voie à des auteurs comme Ralph Ellison, Chester Himes ou James Baldwin —, nous arrive aujourd’hui dans sa version intégrale. Si l’auteur de Black Boy y dénonce le racisme, il s’y livre également à une subtile critique du capitalisme — voire à une réécriture de l’allégorie de la caverne. Richard Wright en explique le contexte dans Souvenirs de ma grand-mère, qui accompagne ce roman encore plein de résonances.

L’homme qui vivait sous terre

★★★★

Richard Wright, traduit par Nathalie Azoulai, Christian Bourgois éditeur, Paris, 2024, 240 pages

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