Virée dans les vignes en Montérégie

Véronique Leduc
Collaboration spéciale
Le Vignoble de Pomone à Coteau-du-Lac, en Montérégie
Photo: Photo fournie par le vignoble Le Vignoble de Pomone à Coteau-du-Lac, en Montérégie

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Les vignobles du Québec se comptent désormais par dizaines et sont partout dans la province. Plusieurs sont ouverts au public et proposent des expériences qui permettent d’en savoir plus sur les vins d’ici tout en profitant des lieux. En voici deux en Montérégie qui encouragent leurs visiteurs à passer la journée dans les vignes.

Vignoble de Pomone, Coteau-du-Lac

Sylvie Bissonnette ne manque pas de mots quand il est temps de parler de son vignoble, « l’un des 10 plus grands au Québec », de ses produits et de l’offre que son équipe propose. Pourtant, elle a failli ne pas s’y trouver. En 2015, quelques heures avant de faire la connaissance de celui avec qui elle partage sa vie depuis, elle s’apprêtait à signer un acte pour acheter une terre où elle allait cultiver des asperges. Mais elle avait toujours caressé le rêve de fabriquer du vin, et le destin s’en est mêlé lorsqu’elle a rencontré Sylvain Poirier, qui possédait des vignes pour vendre des raisins. « Rapidement, j’ai proposé qu’on fasse du vin avec nos raisins. On ne savait pas comment procéder. On a engagé des professionnels pour [qu’ils nous aident]. On avait nos premiers vins en 2016 et on ouvrait la boutique en 2019 ! » dit la femme expressive.

Désormais, Sylvie et Sylvain — elle a travaillé en technologie, il était agriculteur — font eux-mêmes visiter les lieux et parlent de leurs vins au public curieux. Pour les plus pressés, un tour interactif est aussi offert grâce à un code QR. Tout le monde peut ensuite déguster les produits du vignoble au bar extérieur et profiter de l’aire de pique-nique ou de la grande terrasse entourée de fleurs. « On est dans un rang, c’est très paisible », précise la vigneronne, qui se réjouit de voir les gens passer plusieurs heures sur place. C’est que, pour accompagner les vins, on peut aussi commander à manger. Au menu : plateaux de fromages, charcuteries et foie gras du Québec. Ou on apporte son propre plat pour le savourer au milieu des vignes avec une bonne bouteille. Avis aux intéressés : l’automne venu, le vignoble invite le public à participer aux vendanges en échange des repas… et de vin, bien sûr !

Les vins de Pomone sont distribués dans certaines épiceries fines, restaurants et hôtels de la province. Blancs, rosés, rouges, piquettes, gris, oranges, vins fortifiés ou vermouth, faits en culture raisonnée et majoritairement biologiques… Ils sont « issus d’un terroir exceptionnel », garantit Sylvie. À l’entendre parler de ses vins, on se dit qu’elle a peut-être bien fait de ne pas cultiver des asperges.

Ouvert de mai jusqu’à fin octobre, du vendredi au dimanche. Les groupes sont accueillis en semaine. Les chiens sont les bienvenus.

Domaine Vinēterra, Mont-Saint-Hilaire

Pour René-Carl Martin et Isabelle Beauchemin, le choix de la location de leur vignoble est tout sauf anodin. « On trouvait parfait d’être près de la ville parce qu’on voulait voir du monde. On souhaitait aussi qu’il soit possible de partir de Montréal pour que [les gens] puissent passer un bon moment chez nous », explique l’ancien représentant pharmaceutique.

Photo: Photo fournie par le vignoble Le Domaine Vinēterra à Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie

Le couple a repris la ferme de grandes cultures du père d’Isabelle, située à Mont-Saint-Hilaire, avant de diversifier l’entreprise en y plantant des vignes. « J’ai compris que c’était absurde de faire venir des bouteilles de l’autre bout de la planète. Par souci d’améliorer mon empreinte écologique, je me suis mise à découvrir les vins canadiens et à comprendre qu’on pouvait en faire d’excellents, même dans les régions avec un hiver. » Les premiers vins de Vinēterra voient donc le jour en 2019, et l’immeuble qui sert à accueillir le public ouvre un an plus tard.

À l’arrivée, on remarque d’abord le panorama sur la montagne qu’offre la fenestration du grand bâtiment en bois. On peut ensuite choisir de faire la visite guidée en présentiel ou avec des vidéos, si l’on désire y aller à notre rythme, ou, encore, se rendre directement à la dégustation des vins du vignoble qui en propose une douzaine.

René-Carl suggère la marche de 450 mètres entre l’établissement et les vignes. « Nous sommes très fiers de nos vignes et nous souhaitons que les gens profitent de la beauté des lieux ! Notre voeu, c’est qu’ils passent le plus de temps possible avec nous et qu’ils quittent en se disant qu’ils ont vraiment eu un bon moment ! »

Ceux qui veulent rester encore un peu le peuvent grâce à l’autocueillette proposée par le Domaine Vinēterra : de fleurs sauvages pendant une partie de l’été ; de raisins de table, « sucrés et savoureux », en août.

Le couple de vignerons remarque que les préjugés sur les vins québécois changent tranquillement. « Ici, on pense toujours qu’on ne peut pas produire de bons vins. On a du travail à faire, mais je crois qu’en général, les gens sont prêts à découvrir », constate René-Carl, dont les vins ont été primés à l’international. Selon lui, ce genre de reconnaissance contribue à la bonne réputation des vins du Québec. Ça, et le fait d’en parler aux visiteurs et de leur faire goûter. De ce côté, au Domaine, la relève est assurée : Éliane, la fille du couple, dans la jeune vingtaine, est sommelière et copropriétaire de l’entreprise et prépare des ateliers sur le vin pour cet été.

Ouvert du 20 juin jusqu’à Noël. Il est recommandé de réserver pour les visites guidées qui ont lieu en avant-midi avant l’ouverture.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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