Globalement moins de crimes impliquant une arme à feu à Montréal, mais plus de meurtres par balle

La force policière montréalaise a aussi annoncé avoir saisi 275 armes à feu entre le 1er janvier et le 31 mai 2024.
Photo: Getty Images via iStock La force policière montréalaise a aussi annoncé avoir saisi 275 armes à feu entre le 1er janvier et le 31 mai 2024.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rapporte mercredi une autre baisse globale de la violence armée dans les rues de la métropole : au cours des cinq premiers mois de 2024, les décharges d’armes à feu ainsi que les meurtres et les tentatives de meurtre avec un fusil ont diminué de 24 % par rapport à la même période l’an dernier. Les meurtres par balle sont toutefois plus nombreux depuis le début de l’année.

Ces statistiques du SPVM — qui a fait le point sur la situation de la violence armée à Montréal en conférence de presse — n’incluent pas les données de l’été. Traditionnellement, plus de violence armée a lieu au cours des mois de juin, juillet et août.

Le SPVM a compilé ces statistiques en additionnant les trois catégories : 1) décharges d’armes à feu ; 2) meurtres par arme à feu ; et 3) tentatives de meurtre par arme à feu. Or, la gravité de ces trois types de crimes n’est pas la même, le meurtre étant beaucoup plus grave, puisqu’il y a perte de vie. Ainsi, si l’on ne regarde que la catégorie « meurtres par arme à feu », pour les cinq premiers mois de 2024, on en compte déjà sept, ce qui est plus élevé que lors des cinq années précédentes durant la même période.

Quant aux tentatives de meurtre, il y en a eu 9 depuis le début de l’année, et 37 décharges d’armes à feu. Cette dernière catégorie comprend, par exemple, des coups de feu tirés en l’air ou sur un édifice dans un but d’intimidation.

Mais pour la force policière montréalaise, la diminution globale est le reflet de ses efforts et constitue une deuxième baisse de suite : le total des événements impliquant une arme à feu en 2023 représentait une baisse de 26 % par rapport à 2022, une année violente qui a marqué les Montréalais.

Malgré ces constats, qu’il juge encourageants, l’inspecteur David Shane, porte-parole du SPVM, promet que ses policiers vont demeurer « vigilants ».

« Nous sommes conscients de l’importance de poursuivre nos efforts de manière soutenue et ainsi permettre à la population de profiter pleinement de la belle saison. Une hausse soudaine d’événements malheureux reste toutefois possible. C’est pourquoi nous allons continuer de faire sentir notre présence sur le terrain et de travailler la violence armée en amont, de manière proactive et intégrée », a-t-il expliqué.

Le SPVM et ses différentes unités vont continuer de s’y attaquer sur plusieurs fronts, dit-il, soit la visibilité policière, les enquêtes criminelles, la prévention et le renseignement.

La force policière montréalaise a aussi annoncé avoir saisi 275 armes à feu entre le 1er janvier et le 31 mai 2024. Il s’agit principalement d’armes de poing, plus faciles à dissimuler que les armes semi-automatiques.

« Il s’agit d’armes que nous avons retirées de la circulation et qui auraient pu être utilisées pour commettre des crimes violents », a déclaré de son côté l’inspecteur-chef Martin Renaud, aussi présent en point de presse. Il ajoute que 118 personnes ont été arrêtées durant cette période en lien avec des événements impliquant une arme à feu survenus sur le territoire de la Ville de Montréal.

Quant aux armes artisanales, fabriquées à l’aide d’imprimantes 3D, elles demeurent un phénomène « assez marginal », a affirmé l’inspecteur Shane.

En plus des efforts déployés par ses différentes unités, le SPVM a mis en place l’an dernier des « collectifs », composés de policiers et de personnel civil aux expertises variées, dont les objectifs sont de travailler en amont et de sortir les jeunes des milieux criminalisés. Travaillant à partir du renseignement, les collectifs mettent l’accent sur des individus présentant des comportements à haut risque en matière de violence armée.

Et l’expérience se poursuit cette année : deux collectifs améliorés sont opérationnels en 2024, soit un pour les régions sud et ouest de la métropole et un autre pour les régions nord et est, a précisé l’inspecteur-chef Renaud.

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