Les vins de la semaine du 22 juin 2024

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Bardolino 2022, Montresor, Vénétie, Italie

Le bardolino est un beaujolais qui aurait fait la fête, le sourire aux lèvres toute la nuit jusqu’au petit matin sans se soucier du chant du coq. Il est comme ça, le bardolino : badin, un rien libertin, croquant des mots doux dans une cerise confite enrobée de chocolat. Les corvina, rondinella et molinara l’habillent avec tout autant de légèreté que de désinvolture assumée. À servir bien frais avec une pointe de pizza. (5)

Le canon

Chablis Premier Cru Vaillons 2022, Domaine Christian Moreau Père & Fils, Bourgogne, France

Si papa Moreau n’est pas très loin, c’est Fabien (6e génération) qui, depuis 2002, sublime ce beau domaine passé au bio en 2008. Il y a un enchantement dans les vins, un raffinement qui, loin d’être « désensibilisé » par une surenchère technique, naît d’une approche inspirée et très humaine. Ce Vaillons vibre tel l’archet d’un violon déposé sur un fil de soie. Il est à la fois subtil, un rien boisé, aux notions minérales envoûtantes. Top ! (10+)

Le malvoisie

Domaine Gentile 2022, Patrimonio, Corse, France

Ce rare malvoisie nous arrive comme une brise de fraîcheur saline, où s’épanchent à l’aube des massifs de fleurs blanches odoriférantes. L’atmosphère est à la fantaisie du côté de l’île de Beauté, tel un rêve étiré au-delà de l’horizon. Ce blanc sec bio séduit en somme doucement, en n’imposant sa sève délicate que pour mieux combler le palais en lui fournissant volume, harmonie et longueur. Du grand art ! Servir avec des poissons fins. (5) ©

Le blanc

Petit Bourgeois 2022, Henri Bourgeois, Vin de Pays Val de Loire, France

On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. Si Jean-Marie Bourgeois demeure jeune de coeur, son expérience et sa connaissance du terrain n’en sont pas moins redoutables. Ce vin, qui n’est pas un sancerre, démontre incontestablement que le grand sauvignon blanc est parfaitement à l’aise au coeur du Jardin de la France. Bien sec, admirablement fruité, vivant, texturé et équilibré, il n’en est que plus captivant. (5)

Le rouge

Alma Negra 2020, Argentine

Nous y sommes ! Oui, les feux crépitent. Oui, les fumoirs fument et oui, encore, les travers de porc effilochés s’immolent et fondent leurs textures filandreuses à la riche plénitude des tanins de ce rouge argentin. Le caractère empyreumatique fumé au goût torréfié permet à la protéine de la viande de rivaliser de corps et d’audace, de fraîcheur et d’étoffe. Bref, ça se mâche rondement ! Servir frais. (5)

Le bio

Château Thébaud 2018, Jérémie Huchet, Muscadet Sèvre et Maine, Loire, France

Au-delà de la Loire, au sud de Nantes, l’homme, dans son souci constant de constat cadastral, a recensé 10 terroirs viticoles distincts pour cerner le cru Muscadet. Ce Château Thébaud est l’un d’eux avec, par exemple, Clisson, Vallet ou, encore, Le Pallet. De ceux-ci, le Château Thébaud me semble la synthèse idéale. Un mélange d’énergie, de puissance et de raffinement, de fraîcheur et de profondeur en raison de ses 52 mois sur lies ! (10+) ©