La Ville de Québec fédère autour de son ambition climatique
La Ville de Québec ne fait plus cavalière seule dans son ambition de réduire ses émissions de GES de 45 % par rapport à 2010 d’ici l’horizon 2030. Les milieux d’affaires, communautaires et institutionnels de la capitale s’engagent à sa suite dans la transition climatique, fédérés autour d’une nouvelle initiative inspirée par Boston et Montréal : Québec Capitale Climat.
« Comme ville seule, on ne peut pas y arriver », a concédé le maire de la capitale, Bruno Marchand, lors de l’inauguration de l’initiative. Pour accomplir la décarbonation de la région, le secteur privé s’engage maintenant lui aussi à faire front commun pour « accélérer » la bataille contre les changements climatiques.
Coprésidée par la rectrice de l’Université Laval, Sophie d’Amours, et par le p.-d.g. de la compagnie d’assurances Beneva, Jean-François Chalifoux, la coalition regroupe une vingtaine de « leaders économiques, philanthropiques, institutionnels et communautaires » de Québec, dont la Chambre de commerce, le CHU de Québec, le CIUSSS de la Capitale-Nationale, la Caisse Desjardins et Michel Dallaire, un promoteur immobilier au portefeuille considérable dans la capitale.
Tous s’engagent à mettre en commun les meilleures pratiques en matière de développement durable et de mobiliser leur milieu respectif autour de la transition écologique. Cette mobilisation permettra « peut-être d’avoir plus d’ambition », estime Christian Savard, directeur général de Vivre en ville.
« Ç’a a été la conséquence à Boston et à Montréal où il y a eu des initiatives semblables », a-t-il indiqué en référence au Boston Green Ribbon Commission, mis en place au Massachusetts en 2010, et à Partenariat Climat Montréal, en activité depuis 2021. Il y a eu une accélération des actions et une augmentation des cibles. Je nous souhaite quelque chose de semblable pour Québec. »
Québec Capitale Climat aura un budget « d’au minimum » 900 000 $ pour les deux prochaines années, financé en majorité par la Ville de Québec. « À voir l’engouement pour ce projet-là, espère Valérie Beaudoin, p.-d.g. de la Fondation Québec Philanthrope, on sait très, très bien qu’on va pouvoir y aller à vitesse grand V et travailler avec un budget d’opérations de deux millions. »
La machine maintenant lancée, les membres pourront « prendre le bâton de pèlerin » et « aller cogner aux portes » pour fédérer la société civile et mousser le financement de QCC.
« On a créé un comité de mobilisation, explique Steeve Lavoie, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. Par exemple, Pierre Moreau, [un important restaurateur de la capitale], va parler à d’autres restaurateurs. Il a une crédibilité. Michel Dallaire, c’est la même chose : il va en parler et tout va s’imbriquer très vite. »
Les partenaires fédérés autour de l’initiative fixeront leurs propres objectifs en matière de réduction d’émissions polluantes, accepteront d’obéir à un échéancier précis et participeront à des exercices annuels de reddition de compte.
Leur adhésion au regroupement n’a toutefois rien de contraignant, puisqu’aucune conséquence n’attendra les mauvais élèves éventuels. L’initiative compte davantage sur la pression des pairs et sur la bonne foi des participants que sur la punition pour atteindre ses ambitions climatiques.
« Ils ont tous des enfants, ce monde-là, a souligné Alexandre Turgeon, le directeur général du Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale. Sérieusement, il faut être capable de regarder nos enfants et de leur dire : on a posé les gestes qu’il fallait. C’est ça, les conséquences. »