Tomber sous le charme d’Ischia, en Italie

Amélie Revert
Collaboration spéciale
Le port de Sant’Angelo
Photo: Amélie Revert Le port de Sant’Angelo

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Au large de Naples dans la mer Tyrrhénienne, et encore loin des foules estivales, l’île volcanique séduit grâce à ses espaces thermaux et balnéaires, mais aussi par l’abondance de son agriculture.

Une plage de Sant’Angelo quasi déserte, d’où s’échappe çà et là une douce vapeur. Cela n’est pas une rêverie. Il est à peine 10 h du matin et les merveilles du sud d’Ischia se révèlent depuis le sable du rivage du Fumarole dei Maronti à mesure que le soleil, déjà puissant, nimbe un ciel paré de quelques nuages. Piano piano. Ces émanations enchanteresses n’ont pourtant rien de surnaturel puisqu’elles sont liées aux nombreuses activités volcaniques souterraines. Il faut dire que, depuis l’Antiquité, précisément depuis le VIIIsiècle av. J.-C., quand elle fut colonisée par les Grecs, la plus grande de l’archipel des îles Phlégréennes (qui comptent Capri et Procida) suscite la fascination. La richesse de ses eaux thermales continue à faire sa réputation à travers l’Italie et le monde entier. Formée d’un peu plus de 60 000 habitants, la population ischitana quadruple pendant la haute saison touristique.

Photo: Amélie Revert La plage Fumarole dei Maronti

Il suffit de se promener dans les minuscules, et d’autant plus escarpées, ruelles du village de pêcheurs de Sant’Angelo pour voir que les stations thermales sont légion. Le moyen de locomotion privilégié est la marche, à l’exception de quelques scooters Piaggio qui transportent visiteurs, vivres et matériaux de construction à l’occasion. Quel meilleur remède au trottinement quotidien que de se prélasser dans les multiples spas, bien souvent implantés au sein même des hôtels et des auberges, de la côte en fin de journée ? Et que dire de l’aperitivo offert dans les établissements du port ! La Conchiglia, avec sa terrasse qui donne sur la mer, et le traditionnel Dal Pescatore sont les seuls ouverts avant l’arrivée des estivants. Ils proposent une vue imprenable sur la pointe de Sant’Angelo, qui s’élève sous nos yeux comme un immense rocher protecteur. Dans ce joli coin de pays qui sent bon la fleur d’oranger et l’air salin, l’oisiveté prime. Il n’en fait aucun doute.

Photo: Amélie Revert Sant’Angelo

L’île verte

Le paysage en relief et le climat clément d’Ischia lui ont par ailleurs valu le surnom d’« île verte ». Bien qu’on puisse se régaler de délicieuses pâtes aux vénus (ces petites palourdes blanches) un peu partout, les produits de la mer ne font ni sa renommée ni partie de son économie principale. En fait, l’agriculture y est reine. Olives, agrumes, noix, céréales et autres fruits et légumes font, de fait, le bonheur de ses habitants. Tout comme les raisins, qui font du vin d’Ischia une bien belle surprise.

Vous êtes prévenu, il ne faut jamais être pressé à Ischia. Après une quinzaine de kilomètres parcourus en trois quarts d’heure à bord d’un taxi, entre Sant’Angelo et Barano d’Ischia, située au coeur de l’île, le domaine Tenuta del Cannavale se déploie, grandiose. La vue sur le Vésuve et la métropole napolitaine émeut d’emblée. Puis, Gennaro et Anna Manna commencent à raconter l’histoire passionnante de leur vin. Le frère et la soeur originaires de Forio, à l’ouest, ont repris la ferme en 2016 dans une optique d’agriculture naturelle et durable. Ensemble, ils choisissent minutieusement leurs vignes et récoltent manuellement les raisins. Ils ont opté pour un processus de vinification sans ajout de substances chimiques qui se fait dans des amphores traditionnelles nommées qvevri, importées tout droit de Géorgie.

Photo: Amélie Revert Tenuta del Cannavale

Autour de bruschettas aux tomates lactofermentées de l’année dernière et de pâtes au brocoli cueilli le jour même dans le jardin, Gennaro et Anna font goûter leurs cuvées de blancs biodynamiques avec enthousiasme et une extrême gentillesse. Il y a d’abord le petit nouveau de leur gamme, l’Insula Felix Pet-Nat, un élixir aux fines bulles délicatement rafraîchissant issu du cépage indigène falanghina et vieilli dans des cuves en inox. Quant à l’Insula Maior, élaboré à partir du cépage lui aussi local biancolella, il est parfait pour l’aperitivo, surtout dans un pareil décor de carte postale… L’Insula Felix (falanghina), enfin, convient tout à fait au repas avec son caractère et ses notes florales. En d’autres mots, le vin de Tenuta del Cannavale contient tout ce qu’Ischia a de plus beau à offrir, soit beaucoup de générosité et d’inattendu.

À ce propos, lorsqu’elle fait faire le tour du propriétaire, Anna ne manque pas d’anecdotes sur les lieux, sur son île. Un dernier détail interpelle toutefois le visiteur. Il s’agit d’un enclos… L’agricultrice ouvre la porte et, surprise, une lapine et ses deux bébés se reposent au fond d’un large trou. À Ischia, il n’y a pas de clapier. Les lapins sont ainsi élevés et peuvent creuser des tunnels à leur guise, avant qu’on ne les abatte pour cuisiner un lapin à l’ischitana (coniglio all’ischitana), le plat dominical traditionnel. Et l’on n’a pas fini de tomber sous le charme d’Ischia !

L’île en quelques incontournables

Baia di Sorgeto est directement accessible en bateau-taxi. Ses eaux thermales et ses piscines naturelles permettent à la mer d’avoir une température agréable, donc on peut s’y baigner à longueur d’année.

Les thermes du Jardin de Poséidon sont les plus grands de l’île !

Le parc thermal Negombo, dans la baie de San Montano, qui fait la part belle au farniente et à l’art.

Les majestueuses fortifications du Château aragonais, que l’on aperçoit depuis le traversier en arrivant de Naples. Le bâtiment a été construit sur un petit îlot d’Ischia Ponte qui surplombe le port. Quelques milliers de familles y vécurent au XVIIIe siècle…

Une visite guidée à la grotte de Punta della Parata, à Sant’Angelo, vous en apprendra davantage sur l’identité volcanique du territoire.

Une randonnée sur le mont Epomeo, le volcan d’Ischia, en sommeil depuis 1302, qui culmine à près de 800 mètres d’altitude.

Forio d’Ischia et son centre pittoresque. La commune abrite également les somptueux jardins de la Mortella, où plus de 3000 espèces de plantes ont élu domicile.

Faire un arrêt à Serrara Fontana pour l’église Santa Maria della Mercede et le restaurant Bracconiere, dont la spécialité est le fameux lapin à l’ischitana.

Goûter au vin nature du vignoble Bajola d’Alice, chaudement recommandé par le personnel du bar à vin Indovino à Naples !

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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