Le télescope James Webb bat son propre record en détectant la plus lointaine des galaxies

Une image infrarouge du télescope spatial James Webb de la NASA montrant la galaxie JADES-GS-z14-0.
Photo: NASA, ESA, CSA, STScI, Brant Robertson (UC Santa Cruz), Ben Johnson (CfA), Sandro Tacchella (Cambridge), Phill Cargile (CfA) / Agence France-Presse Une image infrarouge du télescope spatial James Webb de la NASA montrant la galaxie JADES-GS-z14-0.

Nouveau record pour James Webb : le télescope spatial a encore repoussé les limites de ses observations en détectant la plus lointaine galaxie jamais découverte, a annoncé la NASA jeudi.

Cette galaxie, qui existait seulement environ 290 millions d’années après le Big Bang, présente des particularités ayant de « profondes implications » pour notre compréhension des premiers âges de l’Univers, a expliqué l’agence spatiale américaine.

Nommée JADES-GS-z14-0, elle « n’est pas le genre de galaxies prédites par les modèles théoriques et simulations informatiques dans le tout jeune Univers », ont déclaré dans un communiqué deux chercheurs impliqués dans cette découverte, Stefano Carniani et Kevin Hainline.

« Nous sommes enchantés de constater l’extraordinaire diversité des galaxies qui existaient à l’aube cosmique ! », ont-ils ajouté.

En astronomie, voir loin revient à remonter dans le temps. La lumière du Soleil met par exemple huit minutes à nous parvenir, et nous le voyons donc tel qu’il était il y a huit minutes. En regardant le plus loin possible, on peut donc percevoir des objets tels qu’il y a des milliards d’années.

Mais la lumière émise par les objets très lointains s’est étirée jusqu’à nous parvenir, et a « rougi » en chemin, passant dans une longueur d’onde invisible à l’oeil nu : l’infrarouge.

La particularité de James Webb, dont l’une des missions principales est d’explorer le tout jeune Univers, est ainsi de ne fonctionner que dans l’infrarouge.

Depuis son lancement en décembre 2021, le télescope avait déjà observé des galaxies alors déclarées les plus lointaines jamais détectées. Mais la nouvelle annoncée jeudi lui fait battre son propre record.

La lumière de cette nouvelle galaxie a pris plus de 13,5 milliards d’années à nous parvenir (le Big Bang a lui eu lieu il y a 13,8 milliards d’années).

Or elle est « exceptionnellement brillante compte tenu de sa distance », selon la NASA. Et il est estimé que sa masse est de plusieurs centaines de millions de fois celle du Soleil.

« Cela soulève la question : comment la nature a pu créer une galaxie si lumineuse, massive, et grande en moins de 300 millions d’années ? », ont questionné les deux chercheurs.

Bijou d’ingénierie, le télescope James Webb est posté à 1,5 million de kilomètres de la Terre et utilisé pour des observations par des scientifiques du monde entier.

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