Le talc classé comme probablement cancérogène par l’OMS

Cette photographie prise le 6 juin 2024 montre une vue générale de la carrière de Trimous, sur le site de Luzenac, qui est la plus grande carrière de talc à ciel ouvert au monde et la seule en exploitation en France.
Photo: Matthieu Rondel Agence France-Presse Cette photographie prise le 6 juin 2024 montre une vue générale de la carrière de Trimous, sur le site de Luzenac, qui est la plus grande carrière de talc à ciel ouvert au monde et la seule en exploitation en France.

Le talc est classé comme probablement cancérogène par l’agence pour le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a également classé cancérogène l’acrylonitrile, composé utilisé dans la production de polymères.

Les experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), réunis à Lyon, en France, ont publié leurs résultats vendredi dans la revue The Lancet Oncology.

Ils ont classé le talc, minéral naturel extrait dans de nombreuses régions du monde, comme « probablement cancérogène » pour l’homme, vu notamment une combinaison de preuves de cancer limitées chez l’être humain – notamment cancer de l’ovaire – et suffisantes chez les animaux de laboratoire.

Selon eux, l’exposition se produit surtout en milieu professionnel lors de l’extraction, du broyage ou du traitement du talc, ou lors de la fabrication de produits en contenant.

Au sein de la population générale, elle se fait notamment par l’utilisation de cosmétiques et poudres corporelles contenant du talc.

Néanmoins, les experts n’excluent pas certains biais dans les études ayant montré une augmentation de l’incidence du cancer. Si l’évaluation a porté sur le talc ne contenant pas d’amiante, la contamination du talc par l’amiante ne pouvait être exclue dans la plupart des études sur les humains exposés, disent-ils.

En juin, le géant pharmaceutique américain Johnson&Johnson (J&J) a conclu un accord définitif avec la justice de 42 États aux États-Unis dans une affaire de talc accusé d’avoir causé des cancers.

Une synthèse d’études, publiée en janvier 2020 et portant sur 250 000 femmes aux États-Unis, n’avait pas trouvé de lien statistique entre l’usage de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires.

Dans les années 1970 une inquiétude était née à propos de la contamination du talc par de l’amiante, souvent proche dans la nature des minerais servant à fabriquer le talc. Puis des études avaient pointé un risque plus élevé de cancer des ovaires chez les utilisatrices de talc.

L’agence de l’OMS a également classé comme « cancérogène » pour l’homme l’acrylonitrile, composé organique volatil principalement utilisé dans la production de polymères.

Cette décision repose sur des « preuves suffisantes de cancer du poumon » et « limitées » de cancer de la vessie chez l’homme, selon l’IARC.

Ces polymères sont utilisés dans des fibres pour les vêtements, des tapis, des plastiques pour les produits de consommation ou des pièces automobiles.

L’acrylonitrile est aussi présent dans la fumée de cigarette. La pollution de l’air constitue une autre source d’exposition.

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