La STM étend son réseau de voies réservées

À l’heure actuelle, 34% des déplacements sont avantagés par des voies réservées et près de 40% des déplacements bénéficient de feux prioritaires.
Photo: Josie Desmarais Getty Images À l’heure actuelle, 34% des déplacements sont avantagés par des voies réservées et près de 40% des déplacements bénéficient de feux prioritaires.

La Société de transport de Montréal (STM) poursuivra le déploiement de son réseau de voies réservées en 2024 pour faire en sorte que, d’ici 2030, une part de 40 % des déplacements en autobus bénéficie de ces corridors prioritaires.

À l’heure actuelle, l’île de Montréal compte 350 kilomètres de voies réservées.

Pour 2024, la STM compte ajouter de nouveaux tronçons en implantant des voies réservées sur l’avenue Papineau, dans les secteurs de Cartierville et de Villeray, sur la rue Notre-Dame Ouest, dans Lachine, Montréal-Ouest et Le Sud-Ouest et sur le boulevard Ray-Lawson, dans l’arrondissement d’Anjou. Deux tronçons existants de voies réservées seront prolongés, sur le boulevard Saint-Laurent, dans Ahuntsic-Cartierville, et sur la rue Jarry, dans Villeray.

À l’occasion d’une rencontre de presse mercredi, Michel Tremblay, directeur de la planification et de la gestion des réseaux à la STM, a fait valoir que les voies réservées, dont l’implantation avait débuté dans les années 1990, ont fait leurs preuves. Si elles imposent des contraintes aux automobilistes, comme retirer des voies de circulation et restreindre le stationnement en bordure de rue aux heures de pointe, elles permettent aux usagers des autobus de bénéficier de gains de temps dans leurs déplacements et d’assurer une meilleure ponctualité des autobus. « Ça dépend de chaque situation, mais ça varie entre 5 et 15 % en termes de gains de temps », a indiqué M. Tremblay.

À titre d’exemple, la voie réservée implantée en 2022 sur le chemin Queen-Mary aux heures de pointe a entraîné une réduction des temps de parcours de 18 % en après-midi en direction ouest, avec une augmentation de la vitesse de 17 %, a illustré M. Tremblay.

La STM mise aussi sur les feux de priorité fixes (connus sous le nom de feux chandelles), qui donnent une priorité de départ aux autobus, ainsi que sur les feux en temps réel qui modifient les feux de circulation à l’approche d’un autobus. Ceux-ci peuvent notamment prolonger le feu vert à l’arrivée d’un autobus. Montréal compte 1300 de ces feux prioritaires sur son territoire. Leurs taux en matière de gains de temps sont semblables à ceux des voies réservées, mais dans certains cas, les gains de temps augmentent jusqu’à 20 %.

À l’heure actuelle, 34 % des déplacements sont avantagés par des voies réservées et près de 40 % des déplacements bénéficient de feux prioritaires. Mais la STM vise à atteindre une part de 40 % de déplacements bénéficiant de voies réservées en 2030 et un taux de 50 % pour les feux de circulation prioritaires.

En attendant que se matérialise le vaste réseau de tramways dont rêve l’administration Plante, la STM continuera le déploiement de voies réservées, des infrastructures qu’elle finance en totalité, contrairement aux projets de transport lourd. « Les bénéfices sont notables, fondamentaux. C’est pour ça que l’on continue à en faire », a expliqué Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la STM. « Faire en sorte que le bus prenne une place dans notre ville, c’est un élément clé de notre plan d’urbanisme [et de mobilité] pour la Ville de Montréal. »

Le transport collectif se remet difficilement de la pandémie de COVID-19, qui a fait chuter son achalandage. En 2023, la STM a toutefois enregistré 288 millions de déplacements dans son réseau, ce qui correspond à une augmentation de 21 % de l’achalandage par rapport à celui de 2022.

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