Ruba Ghazal se lance dans la course au poste de co-porte-parole de Québec solidaire

Ruba Ghazal a annoncé sa candidature mercredi au parc La Fontaine, à Montréal, entourée de militants.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Ruba Ghazal a annoncé sa candidature mercredi au parc La Fontaine, à Montréal, entourée de militants.

Ruba Ghazal se lance dans la course au poste de co-porte-parole féminine de Québec solidaire (QS). La députée de Mercier en a fait l’annonce entourée de militants, mercredi au parc La Fontaine, à Montréal.

Avec sa candidature, elle souhaite incarner « l’unité du parti et l’amour du Québec » et être « une force de cohésion pour Québec solidaire ». « Je veux que […] des Catherine Dorion et des Émilise Lessard-Therrien puissent trouver leur place dans notre parti, autant que des Christine Labrie et des Gabriel Nadeau-Dubois », a dit Mme Ghazal.

« Je pense qu’on a réussi à passer à travers la tempête et qu’on va ressortir plus fort », assure-t-elle en faisant référence à la crise ayant suivi le départ d’Émilise Lessard-Therrien, qui a quitté ses fonctions en avril dernier après cinq mois en poste, déplorant « un blocage organisationnel » au sein du parti. S’est ensuivi un appel au « pragmatisme » du co-porte-parole masculin et député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois, qui souhaite faire de QS un « parti de gouvernement ».

« Je travaille avec Gabriel depuis 2018, on a appris à travailler ensemble [et] on finit par partager une même vision », soit celle de la « justice sociale » et d’un parti « résolument féministe », affirme Ruba Ghazal. « J’aime dire qu’on est idéalistes pragmatiques », dit-elle. Elle qualifie la fondation même de Québec solidaire de geste pragmatique, puisqu’elle impliquait d’amener la voix des mouvements sociaux dans une enceinte officielle, celle de l’Assemblée nationale.

Les régions et l’indépendance en priorité

Si elle est élue porte-parole féminine, Québec solidaire sera dirigé par deux députés montréalais. Ce ne serait pas un handicap, selon Mme Ghazal, qui rappelle qu’avec son « caucus des régions », les intérêts de chacune sont représentés par un député solidaire. Le lieu de résidence de la porte-parole ne devrait pas détourner l’attention des gestes posés par le parti, à son avis. Elle souligne par ailleurs qu’à la Coalition avenir Québec (CAQ), « il n’y a presque pas de députés à Montréal, alors qu’ils habitent tous ici ».

Réuni au Saguenay à la fin mai, le parti avait adopté la « Déclaration de Saguenay », qui porte sur l’agriculture, et un projet de « modernisation » de son programme. « Lors du conseil national de Jonquière, il y a quelques semaines, on a trouvé des droits de passage, tous les membres ensemble », afin entre autres de se rapprocher des enjeux ruraux, soutient Mme Ghazal.

Alors qu’un Parti québécois (PQ) qui met l’indépendance à l’avant-plan caracole en tête des sondages, Mme Ghazal estime qu’« il y a de la place au Québec pour plusieurs visions du projet indépendantiste ». Elle mène présentement l’initiative Nouveau Québec, une campagne qui vise à convaincre les jeunes d’appuyer l’option souverainiste.

Ruba Ghazal, qui est une membre fondatrice de Québec solidaire, avait tenté de se faire élire comme co-porte-parole aux côtés de Gabriel Nadeau-Dubois en novembre 2023.

Mme Ghazal s’était fait devancer de peu au scrutin par Émilise Lessard-Therrien, qui l’a emporté au deuxième tour de vote. Les militants solidaires choisiront la successeure officielle de Mme Lessard-Therrien en novembre. Entre-temps, la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, assume l’intérim.

Selon un sondage de Pallas Data, publié mercredi dans L’Actualité et mené le 8 juin auprès d’un échantillon aléatoire de 1339 Québécois, QS obtiendrait la faveur de 16 % des électeurs, après la répartition des indécis. Le PQ enregistre 33 % des intentions de vote chez les répondants, la CAQ, 21,5 %, et le Parti libéral du Québec, 17 %. La marge d’erreur est de 2,7 %.

À voir en vidéo