Sur la route des pow-wow

Véronique Leduc
Collaboration spéciale
Pow-wow international de Wendake
Photo: Sébastien Desnoyers Pow-wow international de Wendake

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Pow-wow. Plusieurs ont déjà entendu le mot, mais peu ont eu la chance d’en expérimenter un. Pourtant, ceux du Québec sont accessibles à tous : petits et grands, autochtones comme allochtones. Et avec sa « route des pow-wow », Tourisme Autochtone Québec souhaite que plus de personnes mettent l’un ou plusieurs de ces événements à l’horaire de leurs projets estivaux.

Une vingtaine de rassemblements sont répertoriés sur la route des pow-wow qui ont lieu entre juin et septembre. Au programme, on trouve des compétitions sportives, des danses et des chants traditionnels, des kiosques d’artisanat et de spécialités culinaires, des expositions, des feux sacrés…

Quand on lui pose la question, Laurence Lainé décrit les pow-wow comme des événements fédérateurs à valeur sacrée pour les Premières Nations de toutes les générations. « Pour [les Autochtones], c’est une manière de témoigner de leur culture, alors que pour les allochtones, y assister est une façon de montrer de l’intérêt et de la curiosité. On peut parler d’affirmation culturelle versus d’appréciation culturelle », explique la conseillère marketing chez Tourisme Autochtone Québec.

Selon un sondage Léger réalisé en 2022, 89 % des Québécois ont dit vouloir vivre des expériences en lien avec la culture autochtone, mais seulement la moitié d’entre eux y avaient déjà pris part. « Je pense qu’il y a une méconnaissance des possibilités qu’on a et que les gens ignorent par où commencer. C’est notre rôle de communiquer l’information et de faire savoir que les portes sont ouvertes afin que nous apprenions à nous connaître », dit Mme Lainé.

D’un pow-wow à l’autre

Aux quatre coins de la province, les pow-wow, qui durent généralement le temps d’une fin de semaine, présentent des similitudes, mais proposent aussi chacun leurs différences, puisque « chaque Nation a ses couleurs ». Mais reste qu’il y a des classiques, explique Mme Lainé. « La grande entrée, qui ouvre officiellement l’événement, est un moment important du pow-wow. Il y a un maître de cérémonie, des danses, des chants et des rythmes joués au tambour. Plusieurs sont alors vêtus de leur regalia, un habit qui incarne l’identité de chacun et qu’on bonifie avec des objets de valeur selon ce qui survient dans sa vie. »

Sur les vastes espaces où se tiennent les pow-wow — un camping, le terrain d’une église, un amphithéâtre par exemple —, on trouve aussi des kiosques d’artisanat et de nourriture. À travers l’offre alimentaire plus classique de restauration rapide, les visiteurs pourront faire des découvertes puisque les communautés y présentent leurs spécialités : sagamité, pain bannique, esturgeon fumé, viande de gibier cuite sur le feu, entre autres.

Afin de favoriser les rencontres bienveillantes lors d’un premier pow-wow, Tourisme Autochtone Québec publie sur son site une liste de conseils pour s’assurer de respecter les participants et leurs traditions. Demander l’autorisation avant de prendre des photos, ne pas consommer d’alcool et de drogue sur les lieux, ne pas hésiter à poser des questions pour mieux saisir certains aspects de la culture… Voilà certaines des bonnes pratiques recommandées.

À la rencontre des autres

Cela fait des centaines d’années que les Autochtones se rassemblent pour danser, tisser des liens et célébrer leur culture. Après que les cérémonies traditionnelles eurent été interdites par le gouvernement canadien de 1886 à 1951, la coutume annuelle a repris sa place dans les années 1960 et 1970.

Du côté de Tourisme Autochtone Québec, cela fait bientôt 10 ans qu’on répertorie les pow-wow de la province afin de les rendre plus accessibles. « Si certains croient encore que les pow-wow ne sont pas ouverts à tous, c’est tout le contraire : les Nations se visitent d’un pow-wow à l’autre et les allochtones sont aussi les bienvenus. Le fait d’assister à l’un de ces événements, ça fait partie d’un intérêt à en savoir plus sur les cultures autochtones et c’est apprécié de tous. »

Par où commencer ?

C’est votre premier pow-wow et vous ne savez pas lequel choisir ? « Ils sont tous intéressants et différents, explique Mme Lainé. On peut d’abord se rendre dans celui de la communauté localisée la plus près de chez nous et ensuite aller ailleurs pour découvrir d’autres Nations. » Elle ajoute que les événements qui sont organisés non loin des grands centres sont souvent impressionnants et rassemblent beaucoup de monde. Sinon, en juillet a lieu le 65e pow-wow abénaquis d’Odanak, précise Mme Lainé. « Ce sera donc une édition spéciale parfaitement située entre Québec et Montréal ! »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

À voir en vidéo