«Les rythmes de la poussière», Léa Murat-Ingles

En 2045, dans les vestiges d’une vie urbaine dévastée par la pollution, les coupures de courant et les pandémies, une jeune femme est isolée dans un appartement de Montréal, avec comme seule compagnie son chat Nelson, une poignée de fantômes et une boîte d’archives laissées par sa grand-mère, arrivée d’Haïti au Québec dans les années 1960, et qu’elle doit déposer dans une plateforme généalogique gérée par l’intelligence artificielle. Alors qu’elle travaille à mettre le point final à sa maîtrise — un projet de recherche sur la constitution et le statut des archives des communautés noires —, elle constate l’importance de la matérialité des corps et des mémoires dans le legs d’une mémoire familiale et collective. Dans ce premier récit hybride, Léa Murat-Ingles fait cohabiter notes, souvenirs, citations et documents pour créer une temporalité complexe dans laquelle le présent et le futur s’informent mutuellement pour démontrer toute la puissance et la fragilité de l’archive personnelle dans l’affirmation radicale d’une identité haïtienne et dans la lutte contre l’effacement.

Les rythmes de la poussière

★★★ 1/2

Léa Murat-Ingles, Les éditions du remue-ménage «Martiales», Montréal, 2024, 224 pages

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