Record au Tour de France, Cavendish écrit l’histoire
Le Britannique Mark Cavendish a écrit l’histoire mercredi en établissant un nouveau record de victoires d’étape dans le Tour de France avec un 35e succès à Saint-Vulbas.
Le sprinteur de l’équipe Astana, âgé de 39 ans, compte une victoire de plus que le grand Eddy Merckx, quintuple vainqueur du Tour entre autres exploits, avec qui il partageait le record jusque-là.
Il s’est imposé devant le Belge Jasper Philipsen (Alpecin) et le Norvégien Alexander Kristoff (Uno-X) à l’issue d’un sprint houleux marqué par une chute dans les derniers mètres.
Le Slovène Tadej Pogacar conserve le maillot jaune à l’issue de cette journée de transition sans intérêt pour le classement général.
Le « Cav », qui avait gagné pour la première fois sur le Tour il y a seize ans, n’y avait plus levé les bras depuis sa victoire à Carcassonne en 2021.
Après sa victoire, il a été félicité par la moitié du peloton avant de tomber dans les bras de sa femme et de ses enfants.
« Ma famille est arrivée hier seulement. C’est un timing incroyable. C’est une victoire non seulement pour moi mais pour toutes les personnes qui me suivent », s’est-il réjoui.
Sur le podium, l’émotion a été maximale lorsqu’il est allé chercher le bouquet de vainqueur en compagnie de ses quatre enfants, dont la plus petite, en pleurs dans ses bras, dans le vacarme de Saint-Vulbas.
Ténacité
Il avait dû abandonner l’an dernier à cause d’une fracture à la clavicule après une chute lors de la 11e étape de ce qui devait être son dernier Tour de France.
Mais, animé par l’ambition de détenir seul ce record d’un autre temps, il a remis son départ à la retraite à plus tard, rempilant pour une année supplémentaire sous les couleurs de sa formation kazakhe.
Le champion du monde 2011 a beaucoup souffert lors des premières étapes difficiles en Italie, au point de vomir sur son vélo. Mais le sprinteur de l’île de Man s’est accroché pour écrire l’histoire mercredi dans l’Ain.
« J’ai du mal à y croire. Quand je suis reparti c’était vraiment un gros pari d’être là, sur le Tour de France. On a parié qu’on pouvait gagner au moins une victoire d’étape. C’est un grand pari de la part d’Alexandre Vinokourov mon boss, celui de mon équipe », a reconnu à l’arrivée le sprinteur britannique.
« Les gars ont bien improvisé et m’ont mis dans une superbe position, j’ai été capable de gagner », a commenté le coureur de la formation Astana.
« Tout le monde a tout donné, c’est tellement de petits détails qui viennent s’ajouter pour arriver ici. Une étape ça peut faire toute une carrière et moi j’ai toujours eu besoin d’en gagner une de plus », a-t-il ajouté.
Une nouvelle chance de victoire se présentera dès jeudi du côté de Dijon pour le sprinteur de l’île de Man.
« On va essayer, chaque sprint où on aura l’occasion d’aller, on ira. C’est le Tour de France quand même. Ce n’est pas seulement la plus grande course cycliste du monde, c’est le plus grand événement sportif du monde pour moi », a-t-il conclu.
« Le voir gagner ici est vraiment génial. Il fait tout à la perfection, il a quasi 40 ans et il a même la petite étape [collée] sur le guidon comme si c’était son premier Tour de France », a applaudi le Belge Arnaud de Lie, jeune rival.
« Dévouement total »
La trajectoire du Britannique dans ce Tour de France est à l’image de sa carrière. Car si Cavendish a beaucoup gagné – 165 victoires au total — il est aussi souvent tombé, parfois très bas, lorsqu’il a connu les affres de la dépression ou du virus d’Epstein-Barr.
Mais il s’est toujours relevé en impressionnant son entourage par son obstination.
« Je l’ai vu faire preuve d’un dévouement total. Je ne sais pas combien de jours il a passé avec sa famille cette année, mais je sais que ce n’est pas beaucoup », a commenté, très ému, son poisson-pilote historique Mark Renshaw, reconverti dans l’encadrement d’Astana.
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Épatée par la volonté du vétéran, l’équipe kazakhe a voulu faire les choses bien cet hiver en attirant l’expérimenté Danois Michael Morkov pour guider Cavendish à travers le champ des mines des sprints collectifs.
« J’avais comme un sentiment ce matin, je l’ai vu nerveux, excité, a raconté Markov. Qu’il gagne est juste incroyable. C’est pour ça que je suis venu chez Astana. Je suis très fier de faire partie de cette aventure. »