Quand la logique s’incline devant le populisme

Les caquistes du Lac-Saint-Jean pratiquent l’écoblanchiment, car dans leur discours, combien de fois les entend-on faire leur profession de foi en faveur du développement durable ? Ils vont vanter la construction d’une usine de batteries d’auto d’un côté de la bouche, alors que de l’autre, ils désarçonnent par leur procrastination programmée pour laisser mourir les caribous forestiers de leur belle mort.

Un dossier qui a alimenté les nouvelles au cours des dernières semaines est celui de l’achèvement (enfin !) de l’autoroute de l’Aluminium, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce dossier a pris son origine au cours des années 1980, mais n’a pas encore abouti, les deux tronçons restants, un à chaque extrémité de ce qui existe déjà, sont toujours sur la table à dessin. En région très périphérique au Québec, contrairement à la valeur, la finalisation d’une autoroute attend le nombre des années.

Pour rappel, en avril 2008, à la radio de Radio-Canada, avec en main toutes les cartes et les documents pertinents nécessaires à la compréhension du dossier sur le tracé du tronçon de l’autoroute de l’Aluminium à privilégier du côté du Lac, l’ex-maire d’Alma Gérald Scullion, visionnaire et grand défenseur du développement durable, déclara en conférence de presse qu’il se joindrait au consensus régional, après avoir longtemps prôné un tracé nord, celui d’origine, en direction de sa ville. Cela prenait quand même un certain courage.

C’est au nom de la simple logique que Gérald Scullion s’est rangé du côté des producteurs agricoles pour défendre maintenant un autre tracé devant aboutir quelques kilomètres au sud d’Alma. C’est, selon l’avis de plusieurs, cette prise de position qui devait sceller l’issue du dossier du côté du Lac.

Parmi les raisons mentionnées par l’ex-maire, celui de la protection des terres agricoles a fait grand bruit. Et cet aspect, on en conviendra, est devenu encore plus critique en 2024, compte tenu des besoins prégnants en sécurité alimentaire ainsi que de la nécessité grandissante pour les Québécois de pratiquer l’achat de proximité.

Mais contre toute attente, c’est le tracé nord qui fut finalement choisi par le ministère de la Voirie, même s’il élimine dix terres agricoles, tandis que le tracé sud en aurait éliminé trois.

Selon moi, encore une fois, la p’tite politique teintée de populisme nauséabond aura eu raison de la logique la plus élémentaire. Oui, je pense que des forces — venant on peut imaginer d’où — ont fait basculer la décision du ministère en faveur du tracé nord.

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