PSPP ne veut pas «trop changer» pour ne pas «être cynique»

« J’aime mieux être sensible, mais ne pas être cynique. […] J’aime mieux être comme ça et ne pas trop changer que d’essayer de me bâtir une carapace », a dit vendredi Paul St-Pierre Plamondon.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne « J’aime mieux être sensible, mais ne pas être cynique. […] J’aime mieux être comme ça et ne pas trop changer que d’essayer de me bâtir une carapace », a dit vendredi Paul St-Pierre Plamondon.

Critiqué au cours de la dernière session pour ses réactions épidermiques, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, dit ne pas avoir l’intention de « trop changer », car il ne « veut pas être cynique ».

« On peut toujours évoluer, je ne veux juste pas devenir cynique », a déclaré le chef lorsqu’une journaliste l’a questionné vendredi sur les leçons qu’il avait tirées de la dernière session. « J’aime mieux être sensible, mais ne pas être cynique. Et donc refuser des comportements qui, je pense, ne sont pas à la hauteur de l’Assemblée nationale. J’aime mieux être comme ça et ne pas trop changer [plutôt] que d’essayer de me bâtir une carapace. »

En avril, le ministre Bernard Drainville avait carrément qualifié le chef du PQ de « soupe au lait ».

Le chef péquiste était sorti de l’étude des crédits avant d’avoir écoulé le temps qui lui était accordé pour interroger le premier ministre François Legault. Ce dernier avait entrepris de lire en guise de réponse des citations passées de M. St-Pierre Plamondon datant d’une époque où il n’appuyait pas l’option souverainiste.

Devenu le favori dans les sondages, le chef du PQ a dit avoir « senti » les attaques de ses adversaires se multiplier. « Mais le côté positif, c’est qu’on a gagné beaucoup en influence. »

Temps d’écran, immigration temporaire et souveraineté

Le PQ se félicite notamment d’avoir notamment réussi à imposer le débat sur le temps d’écran chez les jeunes. « On termine la session, puis la CAQ a fait un virage à 180 degrés. »

Même chose sur l’immigration temporaire. « L’an dernier, la CAQ disait explicitement qu’on ne pouvait pas planifier l’immigration temporaire. […] Le Parti québécois a exercé une influence de sorte que ce n’est plus du tout le discours de la CAQ. »

Paul St-Pierre Plamondon se réjouit en outre que ses sorties sur la souveraineté n’aient pas fait baisser les appuis au PQ, contrairement à ce que certains observateurs prédisaient. « On a parlé d’indépendance, on a été attaqués toute la session et, au final, on termine la session exactement avec les mêmes appuis [dans les sondages]. »

Le dernier coup de sonde de Léger donne 32 % des appuis au Parti québécois, devant la Coalition avenir Québec, avec 25 %.

L’appui à la souveraineté du Québec, lui, oscille autour de 35 %, et le PQ a promis de tenir un référendum sur la question durant un premier mandat.

Questionné sur la façon dont il entendait s’y prendre pour faire progresser l’appui à l’option souverainiste, le chef du PQ a dit vouloir miser sur trois choses. D’une part, il estime que les ratés de la gouvernance caquiste « démontrent la nécessité de l’indépendance du Québec ». Il table aussi sur la « constance » de son discours pour convaincre les gens et, finalement, sur le « temps ».

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