Des ponts et des lieux
Cher banlieusard pro-automobile de Québec,
Je suis pour ma part un Montréalais pro-transport en commun. Plusieurs valeurs nous séparent de toute évidence. Par contre, une chose nous unit : la raison (je crois que tu aimes bien l’appeler « gros bon sens »).
Accepterais-tu que je m’accroche obstinément à un projet de mobilité durable dont plusieurs études scientifiques solides démontrent l’inefficacité ? Que le gouvernement allonge des milliards de deniers publics (donc de l’argent pris en partie dans tes poches) pour me faire gagner cinq minutes sur mon trajet d’autobus ne te révolterait-il pas ? Et si je sortais tout à coup de mon chapeau des raisons douteuses, venues de nulle part et ne semblant servir qu’à justifier l’injustifiable, ne crierais-tu pas dans les rues que ça n’a pas de maudit bon sens ?
Toi et moi méritons mieux que ça ! Tu peux exiger de mon clan que ses projets soient au moins sérieux et cohérents. De ton bord comme du mien, le broche-à-foin, on n’en a pas besoin. Le 3e lien autoroutier, il faut l’abandonner. C’est le gros bon sens.
C’est bien que l’on puisse se parler, car, vois-tu, malgré nos désaccords, nous partageons un autre point commun : nous sommes tous deux citoyens d’une même nation.
Cordialement,
Un Québécois comme toi