L’ancien maire de Gatineau Yves Ducharme veut reprendre sa place

M. Ducharme a annoncé que s’il venait à être élu à l’élection partielle du 9 juin prochain, il demanderait une «opinion juridique indépendante» afin de déterminer s’il pourrait voter sur les projets déposés par le promoteur immobilier Brigil, pour lequel il travaillait jusqu’à tout récemment.
Photo: Valérian Mazataud Archives Le Devoir M. Ducharme a annoncé que s’il venait à être élu à l’élection partielle du 9 juin prochain, il demanderait une «opinion juridique indépendante» afin de déterminer s’il pourrait voter sur les projets déposés par le promoteur immobilier Brigil, pour lequel il travaillait jusqu’à tout récemment.

L’ancien maire de Gatineau Yves Ducharme a confirmé lundi matin sa candidature à l’élection partielle du 9 juin prochain, et il compte bien miser sur son « expérience d’agir » pour retrouver son ancien poste.

Après avoir quitté la semaine dernière son emploi chez le promoteur immobilier Brigil — et avoir annoncé par erreur sa candidature sur le réseau social LinkedIn —, M. Ducharme a présenté lundi matin ses priorités : « les services, les finances et l’habitation ». « Il y a des nice to have, il y a des must have. […] Et là, il faut s’assurer qu’on soit capable de faire des choix tangibles », a-t-il déclaré aux côtés de l’ex-député libéral de Hull Roch Cholette.

À la question lui demandant si le projet de tramway dans l’ouest de la ville est un « must have », M. Ducharme a répondu que « le transport en commun » en est un. « On verra qu’est-ce qu’on peut se payer et avec quoi on va le payer. »

Maire de Hull de 1992 à 2001, puis maire de Gatineau l’année suivante — le premier après la fusion municipale —, Yves Ducharme avait été défait par Marc Bureau en 2005. Il avait alors récolté 31,7 % des voix, contre 68,3 % pour son adversaire.

« Après [son] départ de la vie politique, [son] amour pour Gatineau ne s’est pas dissipé », a assuré lundi le candidat à la mairie.

Mea culpa

« Le temps qui a suivi la fin de mon dernier mandat m’a permis de bien réfléchir. J’ai pris conscience de mes erreurs », a-t-il déclaré avant de s’excuser auprès des Gatinois et de sa famille. « Je reconnais que dans mon empressement à faire de la fusion de nos villes un succès […], je me suis éloigné de ma maison, de la Maison du citoyen et des priorités quotidiennes des Gatinois », a-t-il dit avec beaucoup d’émotion. « Je vous demande pardon. […] Je troque l’éloignement par le rapprochement et l’écoute. »

« On a fait ce qui devait être fait pour placer Gatineau sur la carte internationale, sur la carte nationale, sur la carte provinciale. Mais maintenant, c’est le temps de s’occuper des Gatinois. »

M. Ducharme voit en la nouvelle cheffe d’Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, sa « principale adversaire ». Il affirme miser désormais sur son « expérience d’agir » pour reconquérir le coeur des Gatinois. « Alors que d’autres auront besoin de temps pour se familiariser avec les responsabilités de la fonction de maire, je serai prêt en piste immédiatement. »

La question Brigil

L’ancien consultant de Brigil s’est défendu de représenter les promoteurs immobiliers. « Je suis le candidat de tous les développeurs, de tous les commerçants, de tous ceux qui veulent amener à Gatineau des idées nouvelles et qui veulent investir dans la ville », a-t-il répondu aux médias.

Ainsi, M. Ducharme a annoncé que s’il venait à être élu, il demanderait, « dès le 10 juin ou après [son] assermentation », une « opinion juridique indépendante » afin de déterminer s’il pourrait « voter sur les projets déposés par Brigil » et participer aux débats.

Dénonçant le fait que les municipalités « ont eu à prendre en charge de nombreuses responsabilités » fédérales et provinciales, il a souligné que l’itinérance est un « problème qui va en grandissant » à Gatineau. Mais « chacun va devoir faire sa part. Nos gouvernements ne doivent pas se cacher derrière leurs responsabilités ».

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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