Oser rénover soi-même

Charles-Édouard Carrier
Collaboration spéciale
Stéphanie Lévesque
Photo: Photo fournie par l'entrepreuse Stéphanie Lévesque

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Depuis plus de vingt ans, l’entrepreneure et communicatrice Stéphanie Lévesque démystifie le monde des travaux manuels et encourage les propriétaires à faire eux-mêmes leurs rénovations. Son plus récent ouvrage, Réno-tonome. Coffre à outils pour réparer, retaper, rénover…, décortique bon nombre de tâches à portée de tous pour un espace de vie confortable, durable et à son goût.

Pourquoi avoir écrit ce livre et pourquoi l’avoir fait maintenant ?

Mes intentions sont les mêmes depuis plusieurs années. Faire en sorte que les gens deviennent plus autonomes manuellement dans le but de réaliser quelques économies et de prendre soin de leur investissement immobilier. Mais aussi, pour s’approprier son environnement, savoir s’installer dans son nouveau chez-soi, le personnaliser et le rendre à son image.

À quel moment les concepts d’indépendance et de protection se croisent-ils dans un projet de rénovation ou d’entretien ?

 
Selon moi, plus on a d’informations pertinentes sur ce qu’on s’apprête à faire, mieux on se prépare et, parallèlement, on doit penser aux notions de sécurité. Toutefois, dans les travaux en hauteur, l’utilisation d’outillage ou les types de produits qu’on emploie demandent qu’on se pose les bonnes questions. Suis-je en sécurité ? Est-ce que je possède les compétences ? Est-ce un produit nocif ? Et comment dois-je en disposer 

Au fil des ateliers que vous donnez, quelle est l’une des questions qui reviennent le plus fréquemment ?

« Comment faire pour être certain que je ne me fais pas avoir ? » Les gens en veulent de plus en plus pour leur argent […]. Ils souhaitent être capables de lire une soumission, la comprendre et éventuellement trouver les endroits où réaliser des économies. Dans ma conférence Rénover sans se ruiner, je dis la vérité : vous avez des devoirs à faire.

Quelles sont les limites des émissions de rénovation dans les messages qu’elles envoient en ce qui concerne les projets de réparation et de restauration ?

Ce n’est pas vrai que tout soit aussi facile qu’à la télé. N’oublions pas qu’il y a du montage d’effectué avant la mise en ondes. S’imaginer qu’on peut tout faire soi-même, c’est tout le contraire de ce que je souhaite dire à mes lecteurs. On doit connaître ses limites. Ce sont des professionnels, que vous voyez au petit écran. Aussi, il faut être conscient de son environnement et de sa sécurité, surtout dans les travaux de démolition. Oui, ça semble être facile et ça défoule, mais n’oublions pas l’amiante, la moisissure [et la structure].

Quelles sont les erreurs les plus fréquentes dans les projets d’autorénovation de ses espaces de vie ?

On ne planifie pas suffisamment, on manque d’outils, on n’a pas assez de matériaux ou on n’utilise pas les bons. Puis, vient la méconnaissance de toutes les étapes de réalisation d’une tâche, ce qui crée des complications. Il y a un effet domino avec les travaux manuels. Bâtir quelque chose, puis se rendre compte qu’on n’avait pas « pensé à », c’est décevant et contre-productif […]. L’essentiel est d’effectuer des travaux sécuritaires, conformes aux normes, durables et esthétiques. Le fait de bien comprendre comment fonctionne notre habitation et comment elle est construite est, d’après moi, un avantage pour mieux y vivre et pour l’entretenir.

Quelle place devraient occuper les choix durables dans le plan de rénovation d’un espace de vie ?

Ça devrait être le cas tout le temps ! Et c’est avec un budget franc et complet qu’on peut arriver à le faire. Oui, les matériaux coûtent cher. Alors, pourquoi ne pas les installer une fois, mais bien le faire ? On finit toujours par payer un choix de matériaux bas de gamme. Plus on comprend un projet dans son ensemble, meilleures sont nos décisions et c’est possible de privilégier des options économiques sans compromettre la durabilité.

Qu’est-ce qui a changé entre l’époque de «Steph bricole», votre premier livre, et «Réno-tonome» ? De quelle façon le monde de la rénovation a-t-il évolué en un peu plus de 10 ans ?

Il y a 10 ans, les travaux manuels étaient confiés aux professionnels. Maintenant, avec toutes les émissions et les réseaux sociaux, c’est trendy de savoir les faire soi-même. C’est tellement grisant, une bonne journée de travail, le fait d’être dans l’action, de construire quelque chose. C’est sans doute ce que le public a découvert. J’encourage les gens à se lancer dans de petits travaux qui font plaisir ou encore à chercher à restaurer ce qu’ils ont plutôt que de toujours tout jeter.

Réno-tonome. Coffre à outils pour réparer, retaper, rénover...

Québec Amérique, Montréal, 2024, 256 pages

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