L’Ordre des arts et des lettres du Québec fête ses 10 ans
Collaboration spéciale
Ce texte fait partie du cahier spécial Arts et culture au Québec
Cette année, l’Ordre des arts et des lettres du Québec souffle 10 bougies. Depuis 2015, le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), en collaboration avec la Caisse Desjardins de la Culture, remet annuellement un titre honorifique de compagne ou compagnon de l’Ordre à des personnalités, artistes ou mécènes, qui contribuent à l’essor de la culture québécoise. Cet anniversaire est l’occasion de se remémorer la fondation du Conseil des arts et des lettres du Québec, dont l’objectif est de concourir au rayonnement de la culture.
Pour Liza Frulla, faire rayonner la culture est une véritable mission à laquelle elle s’est attelée à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Elle est l’une des figures de proue de la Politique culturelle du Québec, présentée en 1992, alors qu’elle était ministre des Affaires culturelles sous le gouvernement de Robert Bourassa. C’est d’ailleurs elle qui a veillé à l’adoption de la loi 53 sur le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et qui est à l’origine de sa création, ce qui lui a d’ailleurs valu l’honneur d’être parmi les premières personnalités à être décorées de l’Ordre en 2015.
Le besoin de créer un tel Conseil était réel, bien qu’il n’ait pas été exempt de défis. Pour l’ancienne ministre, il était nécessaire de créer un organe « pour le milieu » culturel et « dirigé par le milieu » culturel, afin de mettre l’artiste au centre. C’est d’ailleurs par le milieu culturel lui-même que sont choisis les lauréats, précise Liza Frulla.
Elle souligne par ailleurs l’importance de la culture dans la société québécoise qu’elle qualifie de lien « absolument fondamental » permettant à « notre société de se reconnaître et de se projeter », ajoute-t-elle.
À l’image du paysage culturel québécois
Le 10 juin prochain, 16 personnalités seront honorées par l’Ordre des arts et des lettres, qui veille chaque année à représenter la diversité culturelle et de genre artistique présente dans le paysage culturel québécois, soutient Liza Frulla. En tant « qu’observateur privilégié du monde de la culture », comme le décrit le président du conseil d’administration, Sylvain Lafrance, le CALQ a également pour vocation de représenter la diversité culturelle québécoise dans son entièreté. Le but est de « représenter toute la palette […] de ce qui se fait en création culturelle et en travail culturel pour que la culture, premièrement, existe et, deuxièmement, rayonne », poursuit le président.
Les 167 compagnes et compagnons de l’Ordre des arts et des lettres représentent « à peu près tous les arts, toute la diversité, toutes les personnes qui agissent sur la culture au Québec », ajoute-t-il. Pour lui, la diversité culturelle est cruciale afin de pas représenter qu’« une seule tendance du monde de la culture », mais aussi pour faire connaître la culture de notre société.
Certains ont « marqué le Québec par une carrière extraordinaire, comme Claude Dubois », rappelle le président du CA, d’autres « par leur constance à oeuvrer pour faire connaître la culture, [comme] Louise Sicuro, [ou] Roland Smith ». Sylvain Lafrance évoque également avec émotion un grand moment de culture québécoise, alors que les Cowboys Fringants ont réussi à créer un incroyable rassemblement de personnes « de tous les âges, de toutes les cultures » autour de leurs chansons.
Refléter la culture telle qu’elle est aujourd’hui n’est pas une mince affaire, soutient Sylvain Lafrance. En dix ans, les phénomènes de migrations et l’accueil de toutes les diversités culturelles du Canada, mais aussi les « nouvelles formes d’aide à la culture et la philanthropie » ont transformé la société québécoise et sa culture. En matière de soutien public, il souhaite que les artistes et artisans de la culture québécoise soient davantage « considérés » afin qu’ils aient les moyens de créer et de « faire vivre leur culture ».
Dans un contexte économique québécois et canadien difficile, estime le président du CA du CALQ, il faut s’assurer que « nos élus comprennent l’importance de nos artistes comme [étant à] la base de tout un écosystème culturel ». De son côté, Liza Frulla soutient, elle aussi, que dans une société aussi créative que la société québécoise, il est nécessaire d’obtenir davantage de fonds pour soutenir la culture.
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