Les opérations israéliennes se concentrent à Gaza et à Rafah

Un enfant regarde par la fenêtre à Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza à nouveau visée par des frappes israéliennes.
Photo: Eyad Baba Agence France-Presse Un enfant regarde par la fenêtre à Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza à nouveau visée par des frappes israéliennes.

L’armée israélienne a concentré dimanche ses opérations contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans les villes de Gaza et Rafah, le premier ministre Benjamin Nétanyahou parlant d’un « combat difficile ».

Près de neuf mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, M. Nétanyahou affirme vouloir la poursuivre jusqu’à l’élimination du mouvement palestinien à Gaza et la libération de tous les otages enlevés durant l’attaque.

Cette guerre qui a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, fait en outre craindre un conflit entre Israël et le Hezbollah libanais après une multiplication des attaques de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise.

Ces dernières 24 heures, 43 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, a indiqué dimanche le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui a pris le pouvoir dans le territoire palestinien en 2007.

Selon des témoins, de nombreuses frappes aériennes israéliennes ont visé la ville de Gaza, dans le nord, ainsi que Rafah et Khan Younès, dans le sud.

Alors que l’armée avait annoncé en janvier avoir démantelé la structure de commandement du Hamas dans le nord du territoire, ses soldats ont lancé jeudi une opération à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, sous une couverture aérienne et de l’artillerie. Les bombardements et les combats se sont poursuivis dimanche pour le 4e jour consécutif.

« Les gens sont piégés »

« Les gens sont piégés dans leurs maisons à Choujaïya. Il est difficile de sortir du quartier sous les bombardements », a témoigné Siham Al-Shawa, 50 ans. « Notre vie est devenue un enfer, nous ne savons pas où aller pour nous protéger, ils bombardent partout. »

L’armée a annoncé avoir « éliminé plusieurs terroristes, découvert des armes » et « frappé des dizaines d’infrastructures terroristes » à Choujaïya.

Entre 60 000 et 80 000 personnes, selon l’ONU, ont fui l’est et le nord-est de Gaza-ville après l’ordre d’évacuation donné jeudi par l’armée.

Dans le sud de Gaza, les soldats israéliens ont lancé le 7 mai une offensive terrestre dans la ville de Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas.

Six personnes ont été tuées dans une frappe qui a touché une maison à Rafah et des tirs d’artillerie ont secoué des parties de la ville, selon des témoins et des médecins.

« Combat sous terre »

« Nos forces sont en opération à Rafah, Choujaïya, partout dans la bande de Gaza », a déclaré dimanche Benjamin Nétanyahou à la réunion hebdomadaire du gouvernement, une semaine après avoir affirmé que « la phase intense » de la guerre touchait à sa fin.

« Des dizaines de terroristes sont éliminés chaque jour. C’est un combat difficile que nous menons au sol, parfois au corps à corps, et aussi sous terre », a-t-il dit en allusion aux tunnels creusés sous terre par le Hamas durant ses années au pouvoir.

L’attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l’armée.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l’Union européenne.

Son offensive de grande envergure sur le petit territoire palestinien a fait jusqu’à présent 37 877 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Attaques d’Israël et du Hezbollah

La guerre a provoqué des déplacements massifs de population dans le territoire où sont assiégées quelque 2,4 millions de personnes dans des conditions qualifiées de « désastreuses » par l’ONU.

L’aide humanitaire y arrive au compte-gouttes et l’eau et la nourriture manquent. Des milliers d’enfants souffrent de malnutrition selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui, à la mi-juin, avait fait état de « 32 décès attribués à la malnutrition, dont 28 parmi les enfants de moins de cinq ans ».

Les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont récemment amplifiées.

Le 19 juin, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, un puissant mouvement allié du Hamas et soutenu par l’Iran, a averti « qu’aucun lieu » en Israël ne serait épargné en cas de guerre, après que l’armée a affirmé avoir « validé » des « plans opérationnels » pour une offensive au Liban.

Dimanche, le Hezbollah a revendiqué de nouvelles attaques contre des positions militaires israéliennes frontalières, alors qu’un média libanais a fait état de bombardements israéliens sur le sud du Liban.

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