Une nouvelle clinique d’IPS à Montréal pour favoriser l’accès à la première ligne

Les infirmières praticiennes spécialisées sont en mesure de diagnostiquer des maladies, de déterminer quels traitements donner aux patients et de faire des suivis de grossesse.
Photo: iStock Les infirmières praticiennes spécialisées sont en mesure de diagnostiquer des maladies, de déterminer quels traitements donner aux patients et de faire des suivis de grossesse.

Dans l’espoir d’améliorer l’accès aux soins de première ligne pour la population, Québec inaugure vendredi, à Montréal, l’une des plus importantes cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) à ce jour dans la province, a appris Le Devoir.

Située tout près de la station de métro Snowdon, dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, cette clinique d’IPS est la douzième du genre à être ouverte au Québec depuis 2022. Au total, le ministre de la Santé, Christian Dubé, prévoit en déployer 23 sur le territoire d’ici 2028.

En activité depuis mardi dernier, la clinique accueille des gens sur rendez-vous du lundi au vendredi, de 8 h à 17 h. Elle comptera sept infirmières praticiennes spécialisées notamment en soins de première ligne et en santé mentale, ainsi que des infirmières cliniciennes, une physiothérapeute, puis un travailleur social. Cet automne, trois IPS supplémentaires devraient se joindre à l’équipe.

Les infirmières praticiennes spécialisées sont en mesure de diagnostiquer des maladies, de déterminer quels traitements donner aux patients et de faire des suivis de grossesse. Depuis le 7 décembre dernier, elles peuvent aussi prodiguer des soins de fin de vie.

Depuis le 15 avril, les IPS sont aussi autorisées à prendre en charge des gens qui n’ont pas de médecin de famille. À l’heure actuelle, 640 000 personnes dans cette situation figurent au Guichet d’accès à la première ligne.

Nouvelle phase attendue pour les IPS

Pour l’instant, les infirmières praticiennes spécialisées en première ligne ne peuvent inscrire des gens à leur nom qu’au sein de cliniques d’IPS. À terme, le gouvernement souhaite cependant leur permettre de le faire dans tous les milieux où elles exercent leur profession.

En entrevue au Devoir, Maude Raymond, présidente de l’Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec, souligne attendre avec « impatience » que des IPS puissent inscrire des patients à leur nom également en groupe de médecine de famille (GMF).

Cet aspect demeure toutefois à négocier avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, étant donné que ses membres qui exercent en GMF reçoivent une prime lorsqu’ils supervisent une infirmière.

Il demeure que l’inauguration d’une nouvelle clinique d’IPS à Montréal est une « bonne nouvelle », ajoute Mme Raymond. « Plus on en ouvre, plus on va être capable de prendre en charge un nombre plus phénoménal de patients. » Cela permet aussi de diminuer la pression sur les urgences, où se rendent des gens sans médecin de famille, fait-elle remarquer.

Après l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec du 6 mai dernier, on compte désormais en tout 1685 IPS en droit d’exercer dans la province. D’ici 2025, le gouvernement québécois vise à ce qu’il y en ait 2000.

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