Montréal vise un vaste réseau de tramway en 2050

La Ville de Montréal compte faire en sorte que, dans un peu plus de 25 ans, 78 % des Montréalais habitent à moins de 15 minutes de marche d’un point d’accès du réseau de transport collectif.
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir La Ville de Montréal compte faire en sorte que, dans un peu plus de 25 ans, 78 % des Montréalais habitent à moins de 15 minutes de marche d’un point d’accès du réseau de transport collectif.

D’ici 2050, Montréal veut développer un vaste réseau de 184 kilomètres de tramway et procéder à des prolongements de métro, dont celui de la ligne bleue vers l’ouest. Dans son projet de Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) dévoilé mardi, l’administration de Valérie Plante rêve encore de construire la ligne rose du métro pour relier le centre-ville au nord-est de la ville.

Genre de manuel d’instructions de la planification de la métropole pour les 25 prochaines années, le PUM met à jour les ambitions de la Ville de Montréal pour rendre le territoire plus résilient avec un développement axé sur la mobilité durable et une densification adaptée à chaque secteur.

En matière de mobilité, le PUM prévoit la réalisation de quelque 300 kilomètres de transport par service rapide par bus (SRB), tramway ou métro. Les ambitions sont grandes et pourraient nécessiter des dizaines de milliards de dollars d’investissements, admet la Ville.

Le document évoque, outre le prolongement de la ligne bleue du métro vers Anjou, son prolongement vers l’ouest, pour notamment desservir le campus Loyola de l’Université Concordia. Y figure aussi le prolongement de la branche ouest de la ligne orange avec l’ajout de trois stations.

La ligne rose entre le centre-ville et le nord-est du territoire promise par Valérie Plante dès la campagne électorale de 2017 n’a pas été oubliée. « Il y a des quartiers à Montréal, dont Montréal-Nord, Saint-Michel et Rosemont, qui sont densément peuplés et qui pourraient vraiment profiter d’un transport structurant », croit Valérie Plante.

Photo: Ville de Montréal

Tramways dans le nord et l’ouest

Montréal rêve aussi d’un important réseau de tramway. Le document mentionne des lignes de tramway dans plusieurs corridors dont ceux des boulevards de l’Acadie, Saint-Michel et Henri-Bourassa, de la rue Hochelaga et de la Côte-Sainte-Catherine. En attendant toutefois, la Ville continuera de développer le réseau d’autobus et de SRB, affirme Valérie Plante.

« On est conscients, à la Ville de Montréal, que nous ne contrôlons pas les décisions en matière de développement de gros projets de transport collectif. On est assez dépendants des gouvernements fédéral et provincial », a reconnu la mairesse. « Mais pour nous, c’est important de montrer la voie. »

La mairesse est même allée jusqu’à parler d’un « cadeau » pour les autres ordres de gouvernement et pour la nouvelle agence, Mobilité Infra Québec. Selon elle, ces propositions de tramways et de prolongements de métro reflètent les prévisions de développement et de déplacements envisagées par la Ville pour les prochaines décennies.

Photo: Ville de Montréal

Le PUM prévoit également une densification urbaine, plus intense dans les grands axes de transport lourd tels que la ligne bleue vers Anjou, et plus modérée dans les secteurs à valeur patrimoniale. Dans un secteur d’unifamiliales comme Rivière-des-Prairies, des constructions en arrière-cour pourraient être autorisées, a mentionné Valérie Plante. Dans des secteurs comme Villeray, l’ajout d’un ou deux étages pourrait être permis, a-t-elle dit. Ces assouplissements permettront de réduire les embûches au développement afin de réduire le recours aux dérogations, avance la mairesse.

Il n’est toutefois pas question d’autoriser, au centre-ville, des tours plus hautes que le mont Royal, a précisé l’administration.

En matière d’habitation, la Ville souhaite voir construire 200 000 logements d’ici 2050, avec une part de 20 % de logements hors marché.

En 2050, au moins 30 % de l’emprise publique des rues sera consacrée aux infrastructures vertes, aux transports actifs et aux transports collectifs, indique le PUM.

La Ville compte faire en sorte que, dans un peu plus de 25 ans, 78 % des Montréalais habitent à moins de 15 minutes de marche d’un point d’accès du réseau de transport collectif structurant, contre 36 % aujourd’hui.

L’opposition à l’Hôtel de Ville juge que l’administration manque de réalisme. « L’administration Plante met sur papier ses fantasmes les plus utopiques, mais devrait plutôt consacrer toute son énergie à concrétiser les projets qui sont déjà dans les cartons depuis des années », estime le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, en évoquant le Projet structurant de l’Est, les prolongements des lignes orange et bleue du métro et le Projet du grand Sud-Ouest. Il s’étonne aussi de voir la ligne rose être ressuscitée.

Le projet de PUM sera déposé au conseil municipal lundi prochain. Il sera ensuite soumis à la consultation par l’Office de consultation publique de Montréal pour une adoption finale en 2025.

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