Le milieu du cinéma veut 20% de la redevance imposée aux grandes plateformes

Le CRTC, l’organisme qui réglemente l’industrie au pays, a obligé il y a deux semaines les services d’écoute en ligne à verser 5% de leurs revenus au Canada à l’écosystème audiovisuel local.
Photo: iStock Le CRTC, l’organisme qui réglemente l’industrie au pays, a obligé il y a deux semaines les services d’écoute en ligne à verser 5% de leurs revenus au Canada à l’écosystème audiovisuel local.

Le milieu québécois du cinéma souhaite lui aussi profiter des revenus engendrés par la redevance de 5 % qu’imposera le CRTC aux plateformes d’écoute, comme Netflix et Disney+. Quelque 265 professionnels de l’industrie sont revenus à la charge lundi pour déplorer que cette contribution ne serve à l’heure actuelle que l’écosystème télévisuel.

Dans une lettre adressée au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), ils proposent qu’au moins 20 % des fonds récoltés en vertu de cette redevance soient versés à Téléfilm Canada, un organisme public qui finance la production cinématographique. Les signataires demandent également que les acquisitions de films canadiens par les grandes plateformes ne soient pas considérées dans le nouveau cadre réglementaire comme une contribution au milieu du cinéma. « Seuls les montants [destinés] à la production d’oeuvres canadiennes originales devraient être comptabilisés à titre de contributions », peut-on lire dans leur missive.

Plusieurs membres influents de l’industrie québécoise du cinéma ont signé cette lettre. Parmi eux, on compte des producteurs, comme Roger Frappier et Denise Robert. Mais aussi des réalisateurs (Denis Villeneuve, Philippe Falardeau ou encore Kim Nguyen), des scénaristes (François Avard et Luc Dionne) et des comédiens (Gilbert Sicotte, Éric Bruneau, Louise Portal et plusieurs autres).

Le CRTC, l’organisme qui réglemente l’industrie au pays, a obligé il y a deux semaines les services d’écoute en ligne à verser 5 % de leurs revenus au Canada à l’écosystème audiovisuel local. Cette décision fait suite à l’adoption par le gouvernement Trudeau du projet de loi C-11, qui prévoit l’inclusion des plateformes d’écoute dans le cadre réglementaire canadien, auquel sont soumis les diffuseurs traditionnels.

Le Fonds des médias du Canada, qui finance la production d’émissions de télévision en tout genre, récoltera une bonne partie des bénéfices découlant de cette mesure. Dès l’annonce de la mise en place de la contribution, des professionnels du milieu du cinéma avaient déploré que cette somme ne profite pas à Téléfilm Canada.

Ottawa estime que cette redevance permettra d’injecter 200 millions de dollars dans l’industrie canadienne de l’audiovisuel. Le CRTC a réitéré lundi que ces fonds seront redistribués dans des secteurs qui ont des « besoins immédiats ». Cela comprend le contenu francophone, les nouvelles à la télé et à la radio ou encore la production autochtone. Le CRTC ne cite pas le domaine du cinéma.

Par contre, l’organisme fédéral précise que des consultations sont à venir dans le cadre de la nouvelle Loi sur la radiodiffusion, ce qui pourrait mener à d’autres décisions qui auront des répercussions sur l’industrie.

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