Marchand «ne souhaite pas» à Poilievre d’être élu
Piqué au vif par les propos du chef du Parti conservateur du Canada sur les coûts des projets de transport, le maire de Québec, Bruno Marchand, a livré jeudi une charge à fond de train contre le « populisme » de Pierre Poilievre. « Si c’est la proposition qu’il a pour ce pays-là, je ne lui souhaite pas d’être élu, non », a déclaré le maire en entrevue à l’émission radiophonique Midi info de Radio-Canada.
L’animateur, Alec Castonguay, lui avait demandé de réagir aux propos tenus la veille par M. Poilievre à Québec. Questionné sur les dépassements de coûts pressentis pour le projet de tramway de la capitale, le chef conservateur fédéral avait alors dit qu’il ne « lancerait pas des milliards de dollars pour des projets mal gérés par des politiciens incompétents ».
Jeudi, M. Marchand a qualifié cette déclaration d’« infâme ». « Quel argument populiste ! » a-t-il lancé, en affirmant que personne ne pouvait dire que les projets ne coûtaient pas plus cher au Canada « depuis trois ou quatre ans » en raison de l’inflation et des problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement. « Le REM, c’est des mauvais gestionnaires ? Toronto, c’est des mauvais gestionnaires ? » a-t-il demandé.
À ses yeux, si on suivait le raisonnement de Pierre Poilievre, il n’y aurait plus de projets de transport collectif du tout. « On va faire en sorte qu’on ne réponde pas à nos enjeux climatiques, on n’offrira pas aux gens de projets sobres en carbone, on va consommer comme on le faisait dans le temps, on va produire des GES… C’est pas grave : on va vivre comme dans les années 1950. On est trop cons pour s’adapter à la réalité… Je pense qu’il est temps que M. Poilievre arrive en 2023. »
Estimé à l’origine à 3,3 milliards de dollars, le projet de tramway coûtera au minimum 4 milliards. Et le récent report dans le processus d’appel d’offres laisse croire que la facture sera bien supérieure à cette estimation.
Le gouvernement de Justin Trudeau, qui a promis d’assumer 40 % de la facture du projet, a récemment réitéré son engagement, et ce, même en cas de dépassement de coûts. François Legault s’est lui aussi porté à la défense du projet mercredi, en réaction aux propos tenus le même jour par Pierre Poilievre.
Avec La Presse canadienne