Une maison rangée pour une vie simplifiée

Catherine Girouard
Collaboration spéciale
Vivre dans un environnement ordonné et désencombré n’est pas qu’une question esthétique, mais aurait des effets positifs sur notre santé et notre bien-être, démontrent différentes recherches.
Photo: Charles-Olivier Richard Vivre dans un environnement ordonné et désencombré n’est pas qu’une question esthétique, mais aurait des effets positifs sur notre santé et notre bien-être, démontrent différentes recherches.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

La journée nationale du déménagement est la plupart du temps source de stress… Et si on en profitait pour améliorer notre bien-être ? Entretien avec « les Marie Kondo du Québec ».

« L’organisation de notre espace de vie est un miroir de notre état mental », affirme d’emblée Lauraine Villeneuve-Fortin, l’une des trois fondatrices de Symétrie qui s’amusent à s’autoproclamer « les Marie Kondo du Québec ». Leur service est officiellement offert depuis un an, mais les trois jeunes entrepreneures le sont dans l’âme depuis longtemps. « On est du genre à se faire une soirée chez une amie, à se verser un verre de vin et dire “OK, on réorganise ton garde-robe !” » illustre Mme Villeneuve-Fortin en riant.

Au coeur de leur mission : dégager, trier, planifier et structurer les espaces de vie, mais aussi libérer les gens de la charge mentale liée au désordre.

« Quand c’est bien organisé et désencombré, notre stress est réduit, et on en ressent un impact positif dans toutes les sphères de nos vies », précise Mme Villeneuve-Fortin.

Plusieurs recherches confirment cette observation. Une enquête de Saxbe et Repetti publiée en 2010 constate que le désordre dans l’environnement domestique augmente le stress et diminue le sentiment de satisfaction. Elle révèle aussi que la perception du désordre est liée à des niveaux plus élevés de cortisol. Une autre étude menée par le Cornell Food and Brand Lab en 2016 a pour sa part montré qu’être dans un lieu encombré peut même influencer négativement nos choix alimentaires.

Mode d’emploi

Cela étant dit, comment faire concrètement pour améliorer l’organisation de notre lieu de vie, et notre bien-être par la même occasion ? « Souvent, les gens s’embarquent dans le processus avec de très bonnes intentions, mais ils n’ont pas de plan d’action, souligne Mme Villeneuve-Fortin. Ils sortent tout, puis ils sont encore plus perdus. » Voici neuf conseils pour éviter ce scénario.

1. Trier, trier et trier encore

Il faut d’abord diminuer le nombre d’objets. « Presque tout le monde a des boîtes de déménagement chez eux qu’ils n’ont jamais défaites même s’ils sont installés depuis deux ans ! » dit en rigolant Justine Bergeron, également cofondatrice de l’entreprise. Le tri se fait idéalement avant le jour J, pour éviter de recréer un environnement encombré et mal organisé.

2. Se poser les bonnes questions

Est-ce que j’ai utilisé cette chose au cours des deux dernières années ? Est-ce que j’en ai besoin ou si j’y suis attaché ? Symétrie offre des listes de questions à ses clients pour les aider. Il est aussi possible de désencombrer sans se débarrasser de ce qui a une trop grande valeur sentimentale. « On essaie d’intégrer les objets dans l’espace pour les mettre à l’honneur plutôt que de les laisser au fond du placard », dit Lauraine Villeneuve-Fortin. Elle cite en exemple la belle vaisselle héritée des grands-parents.

3. Travailler avec l’espace disponible

« On est tellement submergés par le déménagement qu’on se dépêche souvent à vider les boîtes en arrivant pour se dire “OK, c’est fini”, souligne Mme Bergeron. Mais il faut prendre le temps de connaître l’espace, de voir comment on y vit pour l’organiser de façon efficace. »

Et réussir à entrer cinq casseroles dans une armoire qui peut n’en contenir que trois n’est pas à privilégier… On en revient donc à l’importance de trier et de désencombrer. « Ce n’est pas rare que des clients croient devoir refaire leur cuisine avant qu’on les aide, mais comprennent finalement qu’ils ont assez de place, et même plus que nécessaire ! » raconte Mme Villeneuve-Fortin.

4. Attendre avant d’acheter

Ce nouveau sofa acheté de façon précipitée avant le déménagement risque fort de ne pas être adapté aux besoins. Vaut mieux bien connaître son espace avant. Il suffit par ailleurs souvent de placer les meubles autrement pour rendre une pièce plus agréable et conviviale, soulignent les organisatrices.

5. Choisir des produits de qualité

Mme Villeneuve-Fortin recommande de choisir des produits d’organisation de qualité. On privilégie des matériaux durables et les plastiques robustes, ainsi que des couleurs neutres pour ne pas s’en lasser.

6. Ne pas tout faire en même temps

Il est préférable de s’attaquer à un tiroir à la fois plutôt que de se lancer dans un chantier généralisé. « Ça peut être émotionnellement et mentalement drainant de trier et de penser à chaque objet de notre maison, affirme Justine Bergeron. Il faut être réaliste pour en voir le bout. »

7. Les pièces névralgiques en premier

Les expertes conseillent de privilégier les endroits les plus utilisés. « La cuisine est toujours une pièce importante et souvent problématique, affirme Mme Bergeron. Le garage également. La salle de lavage et le hall d’entrée sont aussi deux espaces où il y a beaucoup de trafic, mais qui sont régulièrement négligés, devenant alors bien décourageants. »

8. Combiner design et organisation

« Si c’est beau, c’est plus facile à maintenir en ordre », croit Mme Villeneuve-Fortin, qui aime choisir de jolis pots de rangement pour les pâtes ou encore des paniers pour le haut du garde-robe. « Désencombrer une pièce permet aussi de mieux mettre en valeur les objets qu’on possède déjà », ajoute-t-elle.

9. Opter pour le minimalisme

« Vivre plus simplement, selon nos besoins, c’est vraiment ce qu’on essaie de pousser », affirme Mme Bergeron. Et moins il y a de choses, moins il est possible de perdre le contrôle.

Bien que la manoeuvre soit des plus satisfaisantes et positives, désencombrer nos espaces s’avère dans certains cas un gros processus, rappellent les organisatrices. C’est pourquoi elles sont là pour accompagner et conseiller, selon les contraintes de chacun. « Des clients nous disent qu’ils se sentaient tellement submergés avant, et qu’on a changé leur vie, rien de moins », raconte Lauraine Villeneuve-Fortin. Une bonne raison pour elles de continuer, un garde-robe à la fois.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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