Louisville complètement bourbon !
Collaboration spéciale
Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
Le circuit de la Kentucky Bourbon Trail gagne en popularité. À Louisville, coeur du Bourbon County, on découvre le plus emblématique spiritueux des États-Unis et le riche patrimoine qui l’accompagne.
Dès l’arrivée à l’aéroport international Muhammad Ali, on est accueilli par de grands panneaux clamant des slogans tels que « Louisville Home to the World’s Only Urban Bourbon Experience » ou « Welcome to Bourbon City! ».
On comprend vite qu’à Louisville, cette boisson est une fierté locale et qu’elle y est omniprésente. La ville a même créé un itinéraire composé de restaurants, de bars et d’hôtels offrant une expérience complémentaire aux distilleries. La Urban Bourbon Trail nous propose des expériences comme celle de l’historique club privé Pendennis Club. La légende raconte qu’un barman y aurait inventé le fameux Old Fashioned, quelque part entre 1889 et 1895. On peut d’ailleurs encore aujourd’hui y déguster ce fameux cocktail.
En 2015, le maire a même déclaré que le Old Fashioned était la boisson officielle de la municipalité. Depuis, durant le Old Fashioned Fortnight, qui survient chaque année durant les deux premières semaines de juin, les bars servent leur version de cette boisson emblématique. Le 14 juin, le National Bourbon Day marque le couronnement du meilleur cocktail. Même la célèbre course hippique du Kentucky Derby clame avec fierté que son Mint Julep, à base de bourbon, de jus de lime, de menthe et de sirop simple, fait partie du circuit de la Bourbon Trail Experience.
Au restaurant, le poulet frit et les viandes marinées avec sauce au bourbon font partie des spécialités. L’hôtel Brown se démarque toutefois avec un plat datant de la prohibition : le Hot Brown. Il consiste en une tartine gratinée au fromage pecorino et garnie de tranches de dinde recouvertes de sauce Mornay, de bacon et de tomates grillées. Le Hot Brown est une création du chef Fred Schmidt qui, dans les années 1920, servait 1200 clients qui venaient chaque soir à l’hôtel faire la fête et boire leur bourbon en cachette. Ce plat est toujours servi au brunch de l’hôtel.
La Kentucky Bourbon Trail
Créée en 1999 par la Kentucky Distillers’ Association, elle inclut dans son circuit d’importantes distilleries qui révèlent leur processus de fabrication. Plusieurs se trouvent dans le comté de Louisville et certaines, comme Michter’s ou Evan Williams, sont situées dans le quartier historique de Whiskey Row, à distance de marche les unes des autres.
La rue West Main, autrefois surnommée la « Whiskey Row », comptait à une époque 89 distilleries, presque toutes disparues avec la prohibition. On trouve sur cette rue le Frazier History Museum, centre d’accueil pour planifier un voyage axé sur l’iconique spiritueux. Au premier étage de l’immeuble, l’exposition interactive The Spirit of Kentucky évoque la naissance du bourbon aux États-Unis.
On y apprend qu’au XVIIIe siècle, les premiers colons venus d’Allemagne, d’Écosse ou d’Irlande s’établissent au Kentucky sur les terres offertes par le gouvernement. Ils cultivent du maïs, du blé, de l’orge et du seigle. Pour ne rien gaspiller, ils distillent les grains et en font de l’alcool.
En raison de l’abondance du maïs au Kentucky et de la Corn Patch and Cabin Rights Act de 1776, les colons optent pour cette céréale. On baptise ce nouveau spiritueux « bourbon », en référence au comté de Bourbon au Kentucky, qui était le principal site d’exportation vers la Louisiane par la rivière Ohio et le fleuve Mississippi.
Reconnu comme « marchandise distinctive » par le Congrès américain en 1964, le bourbon est le seul spiritueux américain uniquement produit aux États-Unis. Toutefois, on peut faire du bourbon ailleurs au pays, même si 95 % du bourbon consommé aujourd’hui à travers le monde est distillé et vieilli au Kentucky.
Des distilleries à visiter
Les origines exactes du bourbon restent vagues. Qui l’aurait inventé ? Le pasteur Elijah Craig ? Evan Williams ? Ou Jacob Spears ? Tous ne s’entendent pas là-dessus au Kentucky et plusieurs distilleries se disputent le titre de pionnière, en invoquant certains aspects historiques. Ce qui est sûr, c’est que toutes ces distilleries restent intéressantes à visiter et chacune vous racontera son histoire.
Pour débuter, on se rend à la première distillerie commerciale qui aurait vu le jour sur la Whiskey Row. C’est en 1783 qu’un immigrant gallois, Evan Williams, s’installe à Louisville pour distiller un des premiers bourbons près de la rivière Ohio. Aujourd’hui encore, la marque éponyme est fière d’afficher la mention « Kentucky Straight Bourbon Whiskey » sur les étiquettes de ses produits phares. Pour mériter cette mention, il faut non seulement une teneur d’au moins 51 % de maïs dans le mélange, mais aussi suivre d’autres règles précises de distillation. Les bourbons doivent aussi vieillir au moins deux ans dans des barriques de chêne neuves noircies au feu à l’intérieur. Chez Evan Williams, cette durée est d’au moins quatre ans. De plus, ni colorants, ni saveurs, ni tout autre alcool ne doivent être ajoutés au bourbon. La particularité de la boisson Square 6 de cette marque, c’est qu’on n’en distille qu’un seul baril par jour !
Rendez-vous ensuite chez Michter’s, qui a remporté l’an passé le titre de « whiskey le plus admiré du monde » à la compétition de Drinks International. Au premier étage de son centre d’interprétation, on découvre l’alambic ainsi que les fûts où le mash et le sour mash fermentent. Au deuxième étage, le bar est un incontournable, avec ses cocktails très populaires. Son « Fort Nelson Crusta » est composé du Michter’s US*1 Kentucky Straight Bourbon, nommé ainsi pour rappeler l’héritage de la marque qui clame être la première entreprise de whiskey américaine à être fondée en 1753 en Pennsylvanie et rapatriée au Kentucky pour en faire du Kentucky Straight Bourbon.
Visite du Vieux Louisville
On ne peut quitter la ville sans faire un tour du Vieux Louisville. Situé près du centre-ville, le quartier est reconnu pour ses maisons victoriennes en rangée construites entre les années 1880 et 1910. La ville détient le record du plus grand quartier préservé à l’architecture victorienne des États-Unis et comporte aussi son lot d’intéressantes anecdotes. Elles sont racontées par le guide, David Dominé, auteur du livre Old Louisville. Ses tours nous amènent jusqu’à la Millionaires Row, où se situent les résidences les plus somptueuses des environs. Vous apprendrez ainsi que les premiers résidents du secteur étaient surnommés les « barons du Bourbon », car ils avaient fait fortune grâce au précieux liquide, et que le nom de la ville fut donné en l’honneur du roi Louis XVI, pour son coup de main à la guerre d’indépendance.
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