Longueuil vise un seuil de 20% de logements locatifs à but non lucratif

Catherine Fournier explique que sa stratégie d’habitation découle de réflexions faites après le premier Sommet de l’habitation, tenu en août 2022, dont sa municipalité était co-instigatrice avec Laval.
Jacques Nadeau Le Devoir Catherine Fournier explique que sa stratégie d’habitation découle de réflexions faites après le premier Sommet de l’habitation, tenu en août 2022, dont sa municipalité était co-instigatrice avec Laval.

La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a dévoilé lundi la nouvelle stratégie d’habitation de sa Ville, qui vise à faire passer à 20 % le taux de logements locatifs à but non lucratif sur son territoire, qui est présentement de 4,2 %. La municipalité compte notamment y parvenir « en soutenant les développeurs sociaux, communautaires et à but non lucratif dans leurs démarches d’acquisition de logements existants ».

Dans ce document, obtenu par Le Devoir, il est indiqué que le logement locatif à but non lucratif — qui comprend à la fois les logements sociaux, communautaires et collectifs — se définit par le fait que « l’abordabilité pour son occupant est pérenne dans le temps ». Étant donné que cette habitation est détenue par un propriétaire public ou communautaire qui ne l’utilise pas dans une perspective de générer un profit, son loyer n’obéit peu ou pas à la loi de l’offre et de la demande.

« Cet objectif ambitieux [de 20 %], partagé par de nombreux acteurs du secteur de l’habitation, vise à offrir un logement abordable au premier quintile de la population, soit la part de ménages locataires qui ne peuvent se trouver un logement acceptable sur le marché privé selon le recensement canadien », écrit Mme Fournier.

Elle explique que ce plan découle de réflexions faites après le premier Sommet de l’habitation, tenu en août 2022, dont sa municipalité était co-instigatrice avec Laval. 

La stratégie rendue publique lundi montre que l’un des indicateurs de la nécessité d’agir au sujet du logement est le taux d’inoccupation. Si, à Longueuil, ce dernier varie selon le type d’habitation, le loyer et l’emplacement du bâtiment dans la ville, celui de l’ensemble de son parc locatif se situait toutefois à 1 % en 2022.

Soutenir l’abordabilité existante 

Dans ce contexte, la mairesse compte atteindre le seuil de 20 % de logements locatifs à but non lucratif sur son territoire en implantant des mesures pour soutenir la mise hors marché des logements abordables existants. D’ici à deux ans, le plan a donc notamment pour objectif d’instaurer un « mécanisme de repérage des mises en vente d’immeubles locatifs et de déclaration volontaire d’intérêt pour une mise hors marché ».

De façon plus large, la stratégie cherche divers moyens de s’attaquer à la crise du logement actuelle, notamment augmenter l’offre. Pour y arriver, elle a entre autres comme but de réduire les freins et les obstacles à la construction résidentielle. À titre d’exemple, la Ville se donne deux ans pour « simplifier et harmoniser les règlements d’urbanisme [afin d’]accroître la prévisibilité d’approbation des projets de construction ». 

Mme Fournier souhaite ensuite agir sur l’accès à un logement de qualité, en favorisant par exemple le maintien en bon état des habitations locatives. À court terme, elle désire notamment « développer un partenariat avec les organismes du territoire afin de mieux déceler les problématiques de salubrité » des domiciles. La mairesse rappelle que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des pouvoirs actuels qui sont conférés aux municipalités. La mise en oeuvre de la stratégie évoluera donc « en fonction de potentielles modifications législatives ». 

Ce plan en matière d’habitation n’est qu’une première étape, souligne Catherine Fournier. Il fait partie d’une « mission à long terme visant à rétablir et assurer une offre de logements récurrente, abordable et de qualité pour l’ensemble des ménages de Longueuil ».

À voir en vidéo