Vers un Musée national de l’histoire du Québec rassembleur

Le pavillon Camille-Roy du petit séminaire de Québec, où sera hébergé le MNHQ.
Photo: Francis Vachon Le Devoir Le pavillon Camille-Roy du petit séminaire de Québec, où sera hébergé le MNHQ.

Il y a 40 ans, le gouvernement du Québec faisait adopter, le 20 juin 1984, la loi instituant le Musée de la civilisation, à Québec. De nombreux débats avaient à l’époque accompagné la réflexion menant à la création de ce nouveau musée, son mandat, ses fonctions et même son appellation (on avança notamment les noms de Musée de l’homme d’ici, Institut de la civilisation et Musée de l’innovation). Ceci n’est pas sans rappeler les discussions autour de la création d’un nouveau musée national par le gouvernement actuel, 40 ans plus tard.

Je me réjouis de constater que la création d’une nouvelle institution muséale, loin de susciter l’indifférence dans une société que l’on considère comme trop souvent cynique, intéresse de nombreux historiens, professeurs et chroniqueurs. Ceux-ci jugent le projet suffisamment important pour y consacrer temps et attention. Il s’agit d’un débat sain dans une société démocratique. La création du Musée national de l’histoire du Québec (MNHQ) est en effet un projet important pour la société québécoise. Il est porteur de sens et se doit d’être rassembleur.

Il n’est pas anodin que le gouvernement du Québec ait mandaté l’équipe du Musée de la civilisation pour concevoir le futur musée et en assurer la mise en place. Ce geste de confiance envers notre organisation repose sur l’expertise qui s’y est développée depuis sa création par une équipe chevronnée, douée d’ouverture et d’une grande capacité d’écoute, et sur des approches reconnues pour leur rigueur scientifique et leur innovation. C’est avec cette même détermination que notre institution est à pied d’oeuvre pour concevoir le futur MNHQ.

Dans la foulée de son annonce publique et du dépôt du projet de loi visant à instituer le MNHQ, le Musée de la civilisation est à mettre en place les assises scientifiques qui permettront de relever ce puissant défi. Au comité consultatif déjà annoncé s’ajoutera, avec la rigueur qui fait la réputation de notre institution, un comité scientifique composé d’historiens, de sociologues, d’anthropologues, de professeurs provenant d’horizons divers et notamment d’experts autochtones pour assurer la richesse et la fiabilité des contenus qui seront déployés dans le futur musée.

En outre, de nombreuses consultations d’experts de spécialités diverses et de groupes aux origines multiples bonifieront le processus et en assureront l’objectivité, dans une approche large et inclusive.

Par sa mission distinctive qui est de « faire connaître et promouvoir l’histoire du Québec, sa culture et son identité distincte, ainsi que de témoigner de l’évolution de la nation québécoise et de l’apport des communautés qui ont façonné son parcours et son territoire », le MNHQ sera complémentaire au Musée de la civilisation et aux deux autres musées nationaux. Il viendra enrichir le réseau muséal québécois et notre capitale d’un fleuron dont notre collectivité pourra s’enorgueillir, pertinemment niché au coeur d’un joyau patrimonial situé sur l’un des sites les plus significatifs de notre histoire collective.

À terme, nul doute que la Cité du Séminaire, dont le Musée de la civilisation est porteur et qui comportera, outre le nouveau Musée national de l’histoire du Québec, une Maison des sciences attendue également de longue date par la communauté, viendra renforcer, à quelques pas du Musée de la civilisation, un pôle culturel et touristique majeur au Québec qui agira comme un révélateur d’une société québécoise qui s’assume et qui a confiance en son avenir.

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