Les municipalités, c'est plus qu’une affaire de région

Pierre-Yves Robert
Collaboration spéciale
Le président de l’UMQ, Daniel Côté, compte visiter les 17 régions de la province cet été pour «sentir le pouls sur le terrain» et «rencontrer les différentes réalités du Québec».
Photo: Ville de Gaspé Le président de l’UMQ, Daniel Côté, compte visiter les 17 régions de la province cet été pour «sentir le pouls sur le terrain» et «rencontrer les différentes réalités du Québec».

Ce texte fait partie du cahier spécial Municipalités

Après une première année en poste, Daniel Côté, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), est loin d’avoir complété son travail. Pas seulement parce qu’il n’est qu’à la moitié de son mandat, mais surtout parce que les grands chantiers qui l’animent ne font que commencer à donner des résultats.

La politique provinciale et fédérale occupe le haut des manchettes, mais Daniel Côté n’en démord pas : les municipalités sont au cœur d’à peu près tous les enjeux qui touchent les citoyens au quotidien. « Toutes les municipalités peuvent se retrouver dans les priorités que l’UMQ défend. Notre objectif est simple : c’est de parvenir à être plus représentatif, des milieux urbains comme des milieux ruraux, des citoyens jeunes et moins jeunes, et des Québécois de toutes origines. »

De son avis, le monde municipal est même le véhicule parfait pour faire progresser le vivre-ensemble et la qualité de vie de la collectivité.

« Les municipalités ont un certain pouvoir d’action sur plusieurs éléments clés, explique-t-il. La lutte aux changements climatiques, par exemple, ça commence par des actions locales. La plantation d’arbres, le maintien d’espaces verts ou l’implantation de bandes riveraines sont toutes des choses qu’une municipalité peut faire. »

L’union fait la force

Et lorsque les conseils de ville se rassemblent, ils peuvent attaquer conjointement des chantiers plus costauds. L’un des dossiers sur le haut de la pile au bureau de l’UMQ concerne l’électrification des véhicules municipaux, alors que Daniel Côté souhaite que l’organisation devienne un « catalyseur » de l’électrification des transports au Québec.

« On organise un regroupement d’achat de véhicules et de bornes de recharge. On souhaite faire de l’UMQ un leader dans l’expertise d’achat, parce que les types de véhicules sont maintenant plus nombreux à passer à l’électrique. Après les berlines, on assiste déjà à l’arrivée des camionnettes électriques, et bientôt ce sera au tour des véhicules lourds », prévoit celui qui est également le maire de Gaspé.

Les notions de transport et de mobilité durables sont d’ailleurs centrales dans les objectifs que se donne Daniel Côté à l’UMQ. L’amélioration des transports collectifs dans les centres urbains et ruraux est dans ses priorités, tout comme le désir de soutenir le transport interurbain, tant par la voie des airs que par rail ou par autocar.

Il aura l’occasion de tester le réseau intermunicipal dès le 19 mai, alors que s’entamera depuis son fief gaspésien une vaste tournée des régions du Québec. Jusqu’à la fin de l’été, l’élu compte visiter les 17 régions de la Belle Province pour « sentir le pouls sur le terrain » et « rencontrer les différentes réalités du Québec ».

« On va visiter les pôles régionaux du Québec et jaser avec les membres des conseils municipaux afin de mieux comprendre les priorités locales, indique-t-il. Je suis un gars pragmatique, et de sentir ce qui se passe sur le terrain va énormément aider à alimenter les actions de la deuxième année de mon mandat. »

Un « tir groupé »

Déjà ce pragmatisme s’est fait sentir dans les centres de la petite enfance. Le projet de loi 1, visant un développement accéléré du réseau des services de garde, a été adopté en avril, après des consultations publiques où Daniel Côté et l’UMQ ont travaillé « étroitement » avec le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, pour réformer le système de services de garde.

Pour 2022, c’est l’habitation qui constitue l’enjeu principal. Le Programme d’habitation abordable Québec, qui appuie les projets de logements locatifs destinés à des ménages à revenu faible ou modeste, a vu son financement rehaussé, et le dernier budget fédéral a aussi fait la part belle aux enveloppes destinées à l’habitation.

En faisant de l’habitation une priorité, l’UMQ espère faire un tir groupé permettant aussi de s’attaquer aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre et d’inclusivité qui affligent les régions. Ces trois éléments sont essentiels pour développer les entreprises en région, explique Daniel Côté.

« Il y a un parallèle à faire entre la question de l’inclusion et la pénurie de main-d’œuvre qui sévit partout au Québec, avance-t-il. On peut inclure plus de personnes immigrantes, handicapées ou âgées sur le marché du travail. Le gouvernement du Québec recherche des moyens fiscaux pour aider les entreprises régionales, mais je pense que collectivement, il y a moyen d’en faire plus. »

Pour partager sa vision, l’UMQ recevra les chefs des différents partis politiques provinciaux en septembre prochain, en vue des élections générales prévues cet automne. Dans ce rendez-vous municipal, Daniel Côté promet de « communiquer les attentes des élus municipaux » et d’écouter la vision des municipalités qui habite chacun des chefs.

Car à son avis, si une personne choisit de s’établir en région, c’est un choix « durable », à condition d’offrir « un milieu de vie et des emplois intéressants ».

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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