Un lanceur d’alerte avertit d’autres problèmes possibles sur des 787

Un Boeing 787 en 2023
Photo: Agence France-Presse Un Boeing 787 en 2023

Un mécanicien aéronautique a saisi le régulateur américain de l’aviation civile, la FAA, pour l’alerter de possibles défauts d’assemblage et de maintenance sur des appareils 787, dont Boeing affirme qu’ils ont déjà été traités.

Richard Cuevas a travaillé, à titre contractuel mais pas de salarié, pour Spirit AeroSystems, principal sous-traitant de Boeing, selon ses avocats, Debra Katz et Lisa Banks.

Dans le cadre de ses travaux de réparation d’avions Boeing, le lanceur d’alerte dit avoir observé des pratiques « en-deçà des standards » de qualité concernant une cloison du fuselage du 787, un long-courrier.

Dans le détail, des ouvriers auraient percé des trous trop grands dans cette partie de l’appareil, ce qui entraînait un risque de panne électrique et de dépressurisation en vol, selon lui.

M. Cuevas dit avoir constaté ces défauts sur trois avions et estime qu’au moins 10 à 12 787 pourraient être concernés.

Il indique aussi avoir été témoin de la mauvaise application d’un revêtement d’étanchéité.

Le mécanicien a effectué un signalement auprès de Spirit AeroSystems, puis de Boeing.

Mais aucune des deux entreprises « n’a corrigé ces pratiques », selon les avocats du lanceur d’alerte. « M. Cuevas a été renvoyé [en mars 2024] après que son responsable l’a soupçonné d’avoir été à l’origine du signalement. »

Boeing a indiqué à l’AFP avoir mené des investigations après un signalement par un « travailleur contractuel d’un sous-traitant » et dit avoir « traité » les questions soulevées par ce rapport, « qui ne présentaient pas de risque de sécurité ».

« Nous étudions les documents transmis aujourd’hui et enquêterons sur tout nouveau signalement », a ajouté l’avionneur.

« Nos responsables sont informés de ces allégations et les examinent », a commenté un porte-parole de Spirit AeroSystems. « Nous encourageons tous les employés de Spirit à faire part d’éventuelles inquiétudes, en sachant qu’ils seront protégés. »

Mi-avril, quatre lanceurs d’alerte, dont un ingénieur et des anciens employés de Boeing, avaient témoigné devant une commission d’enquête du Sénat américain pour prévenir de « graves problèmes » de production des avions Boeing 737 MAX, 787 Dreamliner et 777.

Le constructeur américain traverse l’une des périodes les plus tourmentées de son histoire.

Empêtré dans une série de problèmes de production et de conformité depuis plusieurs années, il a vu les régulateurs exercer sur lui une pression supplémentaire après un incident en vol, début janvier.

Un appareil 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines avait vu une porte se détacher en plein vol, une enquête révélant qu’elle avait été mal fixée.

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