Justin Trudeau déplore la montée de la «droite populiste» en France
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a déploré « la montée de la droite populiste » qu’il constate dans les élections législatives françaises, mais sans nommer le parti du Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella et Marine Le Pen.
« Je pense qu’on est en train de voir une montée de la droite populiste un peu à travers le monde, dans toutes nos démocraties », a laissé tomber le chef du gouvernement canadien lors de son passage à Montréal, mercredi.
Il répondait à une question sur les résultats du premier tour des élections législatives en France, lors duquel l’extrême droite est arrivée en tête. « Il y en a qui voient que les gens sont anxieux, et ils décident d’amplifier ces anxiétés, en France et ailleurs », a offert Justin Trudeau en guise d’analyse. « La controverse et la furie, ça génère des clics et des manchettes. Mais le travail qui doit se faire dans toutes nos sociétés […], pour régler les grands défis et pas juste les amplifier […] C’est ce que nous sommes en train de faire ici au Canada et c’est ce qu’on est en train de voir un peu partout à travers le monde dans les efforts des partis progressistes. »
Le premier ministre n’a pas appuyé de « parti progressiste » en particulier, contrairement au député québécois et chef adjoint du Nouveau Parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice, qui a invité les ressortissants français installés à Montréal à voter Nouveau Front populaire (NFP), une coalition de partis de gauche. « L’extrême droite est aux portes du pouvoir en France », s’alarme-t-il sur ses médias sociaux.
La députée solidaire à l’Assemblée nationale du Québec Ruba Ghazal a quant à elle annoncé la distribution de dépliants à l’image du NFP dans le métro de Montréal, ce qui lui a valu une accusation « d’ingérence » de la part d’un candidat défait du Rassemblement national.
La commission d’enquête publique menée par la juge Marie-Josée Hogue au sujet de l’ingérence étrangère limite toutefois ce concept aux activités secrètes malveillantes d’États, excluant d’emblée l’expression d’opinions politiques en provenance de l’étranger.
En France, certains candidats du NFP arrivés troisièmes au premier tour des législatives ont décidé de se désister en vue du second tour afin de faire barrage au RN, tout comme des candidats du camp du président Emmanuel Macron. Au pays, lors du vote de dimanche prochain, ce sont toutefois ces deux partis qui s’affronteront pour le siège de la première circonscription des Français établis hors de France, qui englobe le Canada et les États-Unis.
Le candidat du Rassemblement national dans la circonscription, Aurélien Nambride, a été éliminé au premier tour, faute d’avoir recueilli plus de 12,5 % des votes. Contacté par Le Devoir, il n’a pas voulu réagir aux propos lancés par Justin Trudeau mercredi.