Hydro veut implanter un large complexe éolien avec Mashteuiatsh et Wemotaci
Hydro-Québec a l’intention de mettre sur pied dans le nord-ouest du Lac-Saint-Jean un large complexe d’énergie éolienne qui pourrait générer jusqu’à 3000 mégawatts (MW) d’électricité. Pour ce faire, la société d’État s’est entendue le mois dernier sur les termes d’un partenariat avec les Innus de Mashteuiatsh et les Attikameks de Wemotaci.
Conclu en collaboration avec le gouvernement du Québec et la MRC du Domaine-du-Roy, l’accord, qui a été entériné le mois dernier, pourrait « représenter un investissement de l’ordre de neuf milliards de dollars », a souligné Hydro-Québec dans un communiqué de presse obtenu par Le Devoir.
La zone visée, Chamouchouane, se situe dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, non loin de la municipalité de La Doré et de la réserve faunique Ashuapmushuan. Elle s’étend sur environ 5000 km2 et avait d’ailleurs été désignée par la société d’État comme un secteur à haut potentiel de production éolienne dans le cadre d’un appel d’offres lancé en mars 2023. Aucun promoteur n’avait cependant levé la main pour s’y installer.
Si Hydro-Québec évaluait le potentiel électrique de Chamouchouane à 600 MW l’an dernier, elle estime aujourd’hui que la zone visée par son nouveau partenariat pourrait « accueillir jusqu’à 3000 MW de capacité éolienne », ce qui ferait du complexe en question « l’un des plus importants de l’Amérique du Nord ».
« Les partenaires mèneront dès le mois prochain des initiatives qui permettront de confirmer un premier projet dans la zone, notamment avec l’installation d’équipements pour collecter des données sur la qualité du vent et la consultation du milieu », a précisé la société d’État dans son communiqué de presse. Des consultations seront aussi tenues au fur et à mesure de l’avancement des projets.
Accord « historique »
L’accord conclu par les différents signataires prévoit qu’Hydro et ses partenaires communautaires se répartissent les investissements et les revenus potentiels « de manière égale ». « Ce partenariat représente non seulement une opportunité de développement économique significative pour notre communauté, mais aussi une contribution importante à la transition énergétique du Québec », a déclaré la cheffe du Conseil des Atikamekw de Wemotaci, Viviane Chilton.
« Nos collectivités doivent être au coeur des projets d’envergure tels que celui-ci, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale », a de son côté affirmé le chef de la Première Nation de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique, tout en qualifiant l’accord d’« historique ».
Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a pour sa part salué un « pas de plus vers une transition énergétique qui bénéficiera à tout le monde ». « Ensemble, nous allons jeter les bases d’un développement éolien bien planifié et coordonné », a ajouté le président-directeur général d’Hydro-Québec, Michael Sabia.
En signant ce partenariat, la société d’État souhaite notamment accélérer l’atteinte des objectifs de sa Stratégie de développement éolien, qui prévoit l’ajout de 10 000 MW de capacité d’ici 2035.