La belle vie à Helsinki

Marie-Julie Gagnon
Présentation spéciale
Helsinki a fait du développement durable son cheval de bataille.
Photo: Kari Ylitalo Helsinki a fait du développement durable son cheval de bataille.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Tout ce qu’on dit sur la capitale finlandaise est vrai. Les transports en commun sont si faciles d’accès à Helsinki que bien des résidents ne possèdent pas de voiture. Le programme de certification Sustainable Travel Finland (STF) pousse les entreprises touristiques à adopter des pratiques encore plus responsables. En se fixant l’objectif d’atteindre la première position du GDS-Index, où elle se classe actuellement quatrième, la ville a fait du développement durable son cheval de bataille. Bienvenue dans la capitale du pays « le plus heureux au monde », où tout est mis en place pour le bien-être des habitants comme celui de ses visiteurs.

Notre voyage commence à l’endroit où, pendant un siècle, les employés de la Railway Company poussaient la porte de leur bureau dans le bâtiment Art nouveau signé Eliel Saarinen. À deux pas de la gare d’où partait le légendaire Transsibérien jusqu’à la récente fermeture des frontières, l’ancien siège de la compagnie ferroviaire finlandaise érigé en 1909 accueille maintenant des voyageurs des quatre coins du monde dans les 491 chambres de l’hôtel Scandic Grand Central. Plusieurs éléments du design de Saarinen ont été préservés lors de la conversion de l’édifice, comme les enfilades de portes des bureaux, aujourd’hui décoratives. « C’est un bâtiment classé, alors tous les travaux de rénovation ont été faits de pair avec la Finnish Heritage Agency », précise Johanna Uimonen, responsable des communications à l’établissement.

Devant la gare, les statues géantes de L’homme de pierre de Saarinen toisent les visiteurs. Quand je demande à la guide touristique Kristina Kajaani-Kurki si les Finlandais craignent d’être la prochaine proie de l’ours voisin, avec qui la Finlande partage une frontière terrestre de 1340 km, elle répond sans sourciller : « Cela nous est arrivé plusieurs fois d’être envahis, alors nous savons que c’est possible. » Toutes ces années dans le sillage d’autres puissances ont laissé des traces. L’apprentissage du suédois est toujours au programme scolaire. Sur le tableau des départs de la gare, le nom des villes est affiché en finnois et en suédois. Dans plusieurs commerces et sites touristiques, l’anglais s’ajoute aux traductions des enseignes et des cartels.

Photo: Marie-Julie Gagnon Les statues géantes de Saarinen

Une ode aux arts et à l’esprit de partage

À quelques minutes de marche de la gare centrale, au Kansalaistori Square, un bâtiment plus moderne retient l’attention. Oodi n’est pas une simple bibliothèque : c’est aussi un espace de création sur trois étages où tous les rêves semblent possibles. Les citoyens de la ville peuvent non seulement y emprunter des livres, mais également des instruments de musique et même des outils pour effectuer différents travaux à la maison. De petites salles pour jouer à des jeux vidéo sont disponibles gratuitement sur réservation, ainsi que des salles de montage, des studios d’enregistrement, des machines à coudre, des imprimantes 3D, des aires de jeux pour les enfants… « Oodi veut dire ode, comme un poème », explique Heidi Johansson, responsable des communications de Helsinki Partners, dans un français impeccable. On y croise des robots qui rapportent les livres aux bons étages et un heureux mélange de résidents et de touristes.

Des saunas et des hommes

Toute visite en Finlande doit bien sûr compter au moins une visite de sauna. « Nous sommes cinq millions de personnes en Finlande et nous avons trois millions de saunas, soit presque un par demeure », dit Kristina Kajaani-Kurki. Inauguré en 2016, Löyly, au sud de la péninsule, accueille une clientèle jeune et parfois bruyante. Aussi couru pour sa terrasse et son restaurant, le site s’est retrouvé sur la liste des meilleurs endroits au monde établie par le magazine Time pour la première fois en 2018. Rien de tel qu’un plongeon dans la mer Baltique pour se ravigoter !

Photo: Marie-Julie Gagnon La terrasse avec vue du sauna Löyly

À l’île Lammassaari, la biologiste, cueilleuse et herboriste Anna Nyman fait découvrir les plantes indigènes aux visiteurs, panier à la main. Véritable havre de paix où se rencontrent les randonneurs et les ornithologues, la réserve naturelle de Viikki-Vanhankaupunginlahti compte environ 3,5 km de sentiers accessibles.

La nature se décline aussi dans l’assiette. Le restaurant zéro déchet Nolla — son nom signifie d’ailleurs « zéro » en finnois — fait partie des chefs de file en matière de gastronomie durable. On y déguste une cuisine locale et inspirée qui n’a rien à envier aux grandes tables des capitales voisines. Le plus beau ? On peut ensuite opter pour le vélo, le tramway ou la trottinette électrique pour rentrer tranquillement à l’hôtel.

Photo: Julia Kivela Le tramway à Helsinki

L’un des principaux défis de la ville est, pour le moment, de convaincre les visiteurs de prolonger leur séjour dans la capitale. Et si tous les efforts pour atteindre la carboneutralité d’ici 2030 rebutaient d’éventuels visiteurs ? « Nous voulons être les meilleurs [en matière de durabilité], dit Jukka Punamäki, conseiller principal en tourisme à la Ville d’Helsinki. Nous sommes une petite destination. Nous souhaitons attirer les gens qui s’en soucient. Nous n’avons pas besoin des autres. »

Une partie des frais de ce voyage a été payée par Helsinki Partners. Les billets d’avion ont été offerts par KLM.

Infos pratiques

• KLM propose de nombreux vols vers l’Europe du Nord avec escale à Amsterdam. Il est facile de combiner des destinations pour atterrir dans une ville et repartir d’une autre.

• Depuis Helsinki, un traversier peut emmener les voyageurs vers Stockholm directement du centre-ville. Si un trajet de train de deux heures et une vingtaine de minutes pour se rendre au port de Turku (Kupiitaa en suédois) ne nous rebute pas, les navires de Viking Line, alimentés au GNL, relient la Finlande à la Suède en environ neuf heures et demie. Bon à savoir : la traversée est réputée pour être plus calme que depuis Helsinki.

• Pour bien comprendre l’histoire d’Helsinki, la visite de la forteresse maritime Suomenlinna s’impose. Un court trajet de traversier est nécessaire pour y accéder.

• Un restaurant où se sustenter absolument : Skörd, qui propose exclusivement des repas concoctés à partir d’ingrédients finlandais « sauf le sel ».

• Sustainable Travel Finland est basé sur les critères du Global Sustainable Tourism Council (GSTC).

• La chaîne Scandic fait partie des pionnières en matière de tourisme durable en Europe du Nord.

• Le Global Destination Sustainability Index évalue 77 indicateurs. Considéré comme le programme d’amélioration des performances le plus fiable, il évalue et aide à accélérer la progression du voyage régénérateur d’une destination par la mise en place de stratégies, de plans d’action et d’initiatives de durabilité.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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