À grappiller pendant qu’il en reste

Jean Aubry
Collaboration spéciale
Photo: Getty Images

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Quelques vins à dénicher et à déguster avant qu’ils ne disparaissent des tablettes.

Rosé de Xinomavro 2022, Apostolos Thymiopoulos, Macédoine, Grèce (21,60 $ — 13567524)

Un incontournable pour qui flirte avec le vin rosé, le vrai. Celui qui parle de ses origines et de son cépage — en l’occurrence ici le xinomavro – et qui le fait avec un sens du dépaysement. Et ce, en laissant très loin derrière ces flaveurs racoleuses de gomme balloune, de fraise Tagada et de bonbon anglais. Un tout autre monde s’ouvre avec ce bio bien sec aux notes de zeste et de kiwi, dont l’heureuse touche d’acidité et d’amertume donne du croquant et assure la finale. Le tout vinifié une fois de plus avec une maîtrise confirmée. (5) ***½

Grenouillère 2021, Jérémie Mourat, Loire méridionale (28,40 $ — 15134554)

Oui, de la négrette plantée en Loire méridionale. Et oui, c’est fort convaincant. Elle s’exprime ici avec plus de caractère que celle rencontrée du côté de Fronton, dans le sud-ouest. C’est un rouge de belle densité aux nuances d’anis et de violette. Il est plutôt sphérique sur le plan des tanins, avec une pointe végétale qui ancre le tout solidement. Mieux vaut lui donner une bonne heure de carafe avant de le servir sur une saucisse de Toulouse grillée. (5) © ***

Château Thébaud 2018, Jérémie Huchet, Muscadet Sèvre et Maine, Loire, France (29,80 $ — 14556202)

La parcelle a pour nom « Les Jaris » et le lieu-dit, « La Chauvinière ». C’est là, sur fond de granite altéré, que le melon de Bourgogne lentement élevé sur ses fines lies (plus de 50 mois !) est à son zénith. Le terme « Grand vin de Loire » n’est pas usurpé, au contraire. Un seigneur de droiture derrière sa robe jaune, où valsent les reflets verts et ses arômes de pomme, de citron mûr et de notes pâtissières. La bouche assure, en étant légère, vivace et sincère, et pourvue d’une densité que la profondeur et la longueur confirment un peu plus. Il tiendra bien encore une bonne quinzaine d’années de cave ou plus ! (10 +) ****

Pinot noir 2022, Grosjean, Vallée d’Aoste, Italie (36,50 $ — 14210586)

Un pinot noir, oui, encore et toujours ! Sa palette d’expression est large et celui-ci ne fait pas exception, car il est à l’extrémité du bout du spectre, ce qui est passablement éloigné de ce que l’on peut imaginer. Ce pinot noir planté en altitude à l’intérieur de la plus petite appellation d’Italie à la frontière nord-ouest avec la France est d’une grâce infinie. Il est très peu coloré de robe et fort discret sur le plan aromatique. Il se rapproche plutôt curieusement de la palette organoleptique d’un nebbiolo et demeure fort original. Léger de ton, il reste tout de même agréablement substantiel en milieu de bouche. Une rareté à visiter, car, avouons-le, ce n’est pas tous les jours que l’on se balade dans cette vallée fort escarpée du bout du monde. (5 +) ***1/2

Clos du Mont-Olivet 2021, Famille Sabon, Châteauneuf-du-Pape, Rhône, France (64,50 $ — 11726691)

Au bénéfice de l’analogie seulement, on a ici l’impression de faire partie intégrante d’un tiramisu (pour la texture) que l’on aurait généreusement arrosé de liqueur de café (pour le parfum). Bref, de quoi se régaler ! Ce rouge vogue en douceur, porté par un flot de tanins fins, épicés et fondus qui se raffermissent graduellement tout au long du parcours en bouche pour culminer sur une finale chaude, homogène et persistante. Un flacon qui n’en impose pas par sa concentration, mais plutôt par son élégance. (10 +) © ****

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