À grappiller pendant qu’il en reste

Jean Aubry
Collaboration spéciale
Photo: Getty Images

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Quelques vins à dénicher et à déguster avant qu’ils ne disparaissent des tablettes.

Tiger Horse 2022, Afrique du Sud (15,75 $ — 14221488)

Le cinsault sera-t-il l’un des cépages d’avenir adapté à la catastrophe climatique qui, déjà, se fait sentir au vignoble ? Je mettrais deux piastres là-dessus. Celui-ci s’en tire avec cette expression épicée qu’on lui connaît, sa constitution qui donne un sens de légèreté. Et ce, malgré les subtils tanins qui le structurent et ce mélange de fraîcheur et d’amertume qui étire un peu la finale. C’est simple, un chouïa rustique, mais diablement sympathique sur un bon hamburger à l’agneau. (5) **½

Côtes du Rhône V.V. 2021, Xavier Vignon, Rhône, France (18,60 $ — 14214018)

Ici, le vin, c’est l’homme. Plus qu’un lieu, c’est une expertise véritable basée à la fois sur l’observation comme sur l’innovation. Mais il y a surtout cette capacité de « glamouriser » une appellation que l’on tient trop souvent pour acquise. La syrah est largement à l’honneur, dans sa version « primeur », hautement aromatique avec un croquant doublé d’une texture qui se mâche longuement. C’est simple, bien frais, drôlement gourmand. À servir sur votre couscous de saison. (5) **½

Pointe d’Agrumes 2022, Touraine, Loire, France (19,10 $ — 12260002)

Vous l’aimez comment, votre sauvignon blanc ? Avec une pointe de silex, de fumée ou de basilic frais ? François-Xavier Barc et ses complices ligériens vous en proposent ici une version résolument citron pamplemousse, dont la vivacité fera sourire et rigoler lors de conversations amicales et animées. Pas mal du tout sur le chèvre chaud en salade. (5) **½

Château Mondésir 2020, Blaye Côtes de Bordeaux, France (20,80 $ — 13862048)

On perd ici en arômes ce que l’on gagne en texture, car ce pur merlot est fort bien habillé dans ce beau millésime. Sa discrétion n’est pas un défaut, mais plutôt la transposition heureuse d’un terroir particulier privilégiant l’acuité et la rigueur. Et ce, sans pour autant nous priver de ces flaveurs de rose et de framboise. Un rouge de corps moyen, intègre et qui vise juste. Surtout côté prix ! (5) *** ©

Côte de Brouilly « Bruhlié » 2022, Domaine Ruet, Beaujolais, France (27 $ — 15124891)

Ce millésime se glisse dans la liste des meilleurs dégustés récemment. De la densité, de la vigueur et de la clarté fruitées sont au rendez-vous. Et ce, avec une indéniable plénitude de bouche qui contente immédiatement. L’échantillon proposé présentait d’intrigantes nuances de tabac, avec une pointe d’austérité « minérale » qui contracte le tout pour notre plus grand bonheur en y conférant une fraîcheur idéale. Jeune et fringant, ce beau gamay a de l’avenir ! (5+) ***1/2 ©

Château La Martinette 2023, Côtes de Provence, France (29,75 $ — 15174134)

Ce rosé fin captive et s’agrippe à vous, telle une invitation à une table champêtre plantée au milieu de l’été où l’air est bon et les crevettes, toutes fraîches. Un flacon de caractère à la fois floral, iodé et fruité, avec cette impression de consistance et de grande fraîcheur. Bref, fort élégant, tout ça ! À ce prix, l’affaire est belle. (5) ***1/2 ©

Convivial 2022, Willamette Valley, Oregon, États-Unis (35 $ — 15263858)

Le prix fera sourciller et l’habillage apparaîtra d’une simplicité désarmante, mais cet assemblage où domine le gamay noir (complété d’une touche de pinot) fait plaisir à boire. Le fruité y est éloquent, fourni et de grande clarté, d’une vigueur qui en fait ressortir toute la truculence et la gourmandise. Et ce, à défaut, peut-être, de profondeur. Mais basta ! C’est bon ! Servir un rien rafraîchi sur une volaille grillée en crapaudine sur votre BBQ. (5) *** ©

Cabernet Sauvignon « Director’s Cut » 2020, Francis Ford Coppola, Alexander Valley, États-Unis (37,00 $ — 11383545)

Voici le rouge parfait pour une restauration où les carnivores abondent tout en appréciant au plus haut niveau ce mariage idéal entre protéines de la viande et structure phénolique du vin. Un rouge solide et amplement fruité, aux tanins denses de première fraîcheur, mâtinés d’une touche épicée, boisée et empyreumatique. Pas des plus complexes ni des trop profonds, mais diable, que ce vin a la tête de l’emploi ! (5+) ***1/2 ©

Clos du Mont-Olivet Blanc 2022, Châteauneuf-du-Pape, Rhône, France (67,50 $ — 15034254)

On ne regrettera jamais assez le fait qu’il s’élabore trop peu de Châteauneuf-du-Pape blanc. Sa profondeur interpelle, pourtant, sa sève, sa puissance, sa vinosité aussi. Un grand vin de textures, le voilà attablé aux mets riches qui peuvent en supporter le caractère. Il reste complexe, ample et généreux en fruits blancs, nuancé d’une touche d’amande blanche et de miel, et pourvu d’une note d’abricot évoquant le viognier. Ne pas le servir trop frais, mais le passer en carafe une bonne heure. (5+) **** ©

Châteauneuf-du-Pape 2018, E. Guigal, Rhône, France (62,75 $ — 15182898)

Déjà irrésistiblement épanouie, cette incontournable signature rhodanienne fait mouche une fois de plus en proposant tout à la fois une harmonie parfaite des éléments ainsi qu’une texture dont la patine détaille en profondeur. Mais c’est la dynamique démarrée en milieu de bouche qui intrigue en raison de sa constituante saline qui ravive l’acidité et prolonge la finale. Figue, café frais, anis à la violette et cerise macérée… tout y est infusé avec une rare élégance. J’aime. (5+) **** ©

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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