Le gouvernement dit oui au tramway sur terre à Québec, mais pas sous le fleuve
Le premier ministre Legault respectera finalement ses voeux de bonne année à Infoman en donnant le feu vert au tramway de Québec. Mais il rejette l’idée d’un lien Québec-Lévis consacré au transport en commun, soumise par CDPQ Infra.
« On achète ce tracé-là et on s’engage à faire ce tracé-là », a dit le premier ministre, jeudi, à propos du tramway.
Ce tracé de 19 kilomètres constitue la colonne vertébrale du projet. Il relierait le secteur Le Gendre, à l’ouest, à la banlieue de Charlesbourg, au nord, sur 21 kilomètres. Dans son rapport, CDPQ Infra estime à 5,5 milliards de dollars les coûts de réalisation.
Une bonne affaire, souligne le premier ministre, puisque les « nouvelles technologies » proposées par la CDPQ (sur la taille des wagons, notamment, et le recours à un système hybride) vont permettre de générer des « économies importantes » par rapport à ce qui était proposé auparavant.
Un argument qui permet à François Legault de répliquer à ceux qui lui reprochent d’avoir fait perdre du temps à la Ville de Québec avec ses hésitations dans le dossier.
« C’est clair que la pause de six mois a été bénéfique », dit-il. « Ça nous donne un plan d’ensemble qui est encore meilleur que ce qui était annoncé. »
Non au tramway sous-fluvial
Or, le gouvernement ne souscrit pas à la totalité du plan de 15 milliards de dollars sur quinze ans que prévoit CDPQ Infra.
D’abord, il rejette l’idée de relier Québec et Lévis par un tunnel réservé au tramway, même si c’est ce que son gouvernement avait proposé lors de l’abandon du troisième lien en avril 2023.
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« Pour l’instant, ce n’est pas dans nos priorités. […] Nous, ce qu’on veut, c’est un lien autoroutier entre Québec et Lévis. »
Le premier ministre met aussi entre parenthèses une partie de la première phase du projet CITÉ, qui totalisait non pas 5,5 milliards de dollars mais bien 9,1 milliards.
Outre le tramway, cette phase prévoit l’ajout de deux lignes de service rapide par bus (SRB) : une à Lévis, au coût de 2,4 milliards de dollars, et une plus petite à Québec, le long du boulevard Charest (610 millions).
Elle inclut aussi l’ajout de 30,5 kilomètres de voies réservées pour des bus express reliant la périphérie nord de Québec au centre-ville (780 millions).
« La partie SRB et autobus, ça va être discuté avec les maires de Québec et de Lévis, mais on est ouvert effectivement à tout réaliser la phase 1 », a dit M. Legault. « On ne veut pas imposer aux deux villes les propositions exactes de la Caisse. »
La Caisse aux manettes, dans un premier temps
Québec a en outre confirmé son intention de « probablement » donner à CDPQ Infra le mandat de réaliser la première phase du projet, comme elle le souhaite.
La future agence de transport Mobilité Infra Québec ne sera pas prête à temps, a convenu la ministre Geneviève Guilbault.
« On ne veut pas attendre l’agence, parce qu’on ne veut pas perdre de temps », a-t-elle dit, en précisant que Mobilité Infra Québec pourrait « prendre le relais » par la suite.
En ce qui a trait à l’échéancier toutefois, Mme Guilbault et M. Legault sont restés vagues. « C’est trop tôt pour dire quand ce sera terminé, mais on veut le faire dans le meilleur échéancier possible. »
La CDPQ proposait de réaliser la phase 1 pour 2030, la phase 2, cinq ans plus tard, et la dernière, d’ici quinze ans.