Goûter la Côte-de-Beaupré

Nathalie Schneider
Collaboration spéciale
La Grande Ferme, à Saint-Joachim, met en valeur l’histoire alimentaire de la région.
Photo: Photo fournir par le centre d’interprétation La Grande Ferme, à Saint-Joachim, met en valeur l’histoire alimentaire de la région.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Le tout nouveau Circuit gourmand, inauguré cette année, permet de découvrir la Côte-de-Beaupré par ses produits du terroir. Et de multiplier les arrêts dans ses grandioses espaces naturels.

Le garde-manger de Québec qu’était la région sous la Nouvelle-France remet l’alimentation au centre de son attractivité touristique. Depuis le printemps dernier, le Circuit gourmand de la Côte-de-Beaupré relie entre elles une quinzaine d’étapes — maraîchers, vignoble, fermes, boulangeries et tables aux saveurs locales — le long de plus de 100 km de paysages au bord du fleuve Saint-Laurent. La cerise sur le gâteau : des sentiers montagneux, des canyons vertigineux et des rives naturelles pour marier le plein air aux produits du terroir.

La grange de la Nouvelle-France

Des rives comme celles qu’on observe dans la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente, créée en 1978 par le gouvernement fédéral pour protéger les habitats naturels des 180 espèces d’oiseaux qui les fréquentent. Un réseau de 20 km de sentiers pédestres permet d’observer des Grandes Oies des neiges, au printemps et en automne, notamment depuis la passerelle La Prucheraie. Nous sommes ici à proximité de la Grande Ferme, fondée en 1667, pour nourrir les membres du Séminaire de Québec. Aujourd’hui, ce lieu, situé à Saint-Joachim, est reconnu monument historique et converti en musée sur l’alimentation. On y trouve un circuit extérieur numérique qui propose de reconstituer l’emplacement des anciennes étables, de la grange, de l’église, etc. À l’intérieur, une exposition multisensorielle retrace l’histoire de la Grande Ferme et son rôle fondamental dans le développement de la colonie de Nouvelle-France.

Des palmipèdes au menu

Tant qu’à parler d’oies, autant visiter l’une des étapes du Circuit gourmand, la ferme Québec-Oies, un producteur artisanal d’oies de Toulouse basé à Saint-Tite-des-Caps. Tout l’été, elles sont élevées en plein air. C’est le seul producteur nord-américain à faire du foie gras d’oie. On peut s’en procurer à la boutique de la ferme où j’ai eu le bonheur de déguster quelques bouchées de terrines, rillettes d’oie et autres confits. Des confits aussi à la ferme Les Canardises, à Saint-Ferréol-les-Neiges.Tout y est cuisiné sur place depuis deux décennies, à partir de l’élevage de canards mulards en plein air : rillettes, terrines, mousses, mais également tourtières, cassoulets et sauce à spaghetti au canard. L’entreprise familiale mise sur le développement de prêt-à-manger avec des produits locaux préparés sans agent de conservation. Pour le 5 à 7, je me dirige vers la sympathique microbrasserie Beaux Prés, à Sainte-Anne-de-Beaupré, pour déguster quelques gorgées d’Oie blanche, une bière blanche hefeweizen, aux notes légèrement fruitées. On me dit que sa terrasse devant le fleuve est très animée les soirs d’été.

Photo: Photo fournie par la ferme Les rillettes de la ferme Québec-Oies, à Saint-Tite-des-Caps

À boire et à manger

Tout ceci m’a mis l’eau à la bouche. Dès le lendemain, direction le vignoble L’Ange-Gardien, sur la Route de la Nouvelle-France, dont les blancs demi-secs, les rouges Réserve et les vins de glace sont régulièrement primés. Fondé en 2004 par quatre amis passionnés, le vignoble occupe un superbe site de 7 hectares de cultures, avec 18 000 vignes et une production annuelle d’environ 40 000 bouteilles et 5 créations vendues à la SAQ. On me propose une dégustation accompagnée de charcuteries et de terrines ; je m’exécute.

Photo: Photo fournie par le vignoble Des vins du Domaine L’Ange-Gardien

Solide randonnée

À Saint-Ferréol-les-Neiges, le sentier Mestachibo, l’un des plus beaux que j’ai eu à arpenter au Québec, commence à proximité des chutes Jean-Larose. Sur près de 14 km, ce chemin tout en montées et en descentes suit les rapides de la rivière Sainte-Anne et donne à voir des paysages dont l’amplitude rappelle celle de territoires en région éloignée. En totalité, le dénivelé ascensionnel cumule plus de 500 m, ce qui explique pourquoi l’excursion est classée difficile. Mais quelle merveille tout au long ! Avant de me lancer dans l’aventure, j’ai pris soin de passer par Les Trois Becs, le traiteur de Sainte-Anne-de-Beaupré, une savoureuse étape du Circuit gourmand, pour me procurer une boîte à lunch. Je croque dans ces victuailles, assise au bord de la rivière sur une roche plate à l’ombre. C’est assez pour reprendre des forces afin de parcourir la dernière portion du sentier linéaire qui se faufile jusqu’à Saint-Tite-des-Caps.

Photo: Photo fournie par le restaurant Les frites de patates douches du Shack à patates, à Saint-Ferréol-les-Neiges

Matin, midi et soir

Tout cela m’a mise en appétit. Je poursuis ma découverte du Circuit gourmand par une halte à la boulangerie Les Bonyeuses, à Beaupré, pour attraper au passage des pains fabriqués avec des farines de Charlevoix, des viennoiseries et autres réjouissances gustatives. Pour le dîner, direction Le Shack à patates, à Saint-Ferréol-les-Neiges, le casse-croûte plein de charme qui apprête des classiques de la cuisine québécoise avec des produits de la ferme d’à côté. L’atmosphère chaleureuse et le décor traditionnel en font un incontournable dans la région. Plus tard, c’est au Bistro Nordik, situé au Delta Mont Sainte-Anne, que je terminerai cette folle escapade. Et ce, devant un décadent burger, avec cheddar vieilli et dijonnaise, le tout accompagné de frites maison et d’un verre de pinot noir. Tout en admirant le mont Sainte-Anne depuis les larges baies vitrées, je prends la résolution qui s’impose : demain, c’est régime !

Infos pratiques

Le Circuit gourmand emprunte la Route de la Nouvelle-France, entre Boischatel et Beaupré, puis la section montagneuse entre Beaupré et Saint-Tite-des-Caps. Carte téléchargeable à cotedebeaupre.com. Voici quelques suggestions d’endroits où passer la nuit.

À Château-Richer, la célèbre Auberge Baker, installée dans une demeure ancestrale de 1840, propose sept chambres de style champêtre bourrées de charme. Mais on s’y arrête aussi pour sa table prisée aux saveurs du terroir. Au menu : Migneron de Charlevoix, ris de veau flambés, magret de canard ou, encore, filet de boeuf Angus.

Pour un séjour plus rustique, direction Les Chalets sur le Cap, de belles constructions de bois d’une ou deux chambres, situés dans un décor enchanteur avec vue sur le fleuve.

Sur la Côte-de-Beaupré, fermes, fromageries et vignoble accueillent les adeptes de vanlife avec des emplacements de charme. Créé en 2017 sous le nom Terroir en VR, Terego regroupe désormais plus de 350 hôtes, la plupart dans la vallée du Saint-Laurent. Il en coûte 109 $ pour l’abonnement annuel et 59 $ pour un passeport de 3 jours.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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