La francisation «mal gérée» par la CAQ, selon le PLQ
Le gouvernement n’a qu’à s’en prendre à lui-même pour le manque de fonds alloués à la francisation, selon le Parti libéral, qui presse Québec de répondre aux signaux d’alarme lancés dans les centres de services scolaires (CSS).
La « mauvaise gestion de la francisation » par la Coalition avenir Québec (CAQ) « pénalise les immigrants et nuit considérablement à notre économie », ont dénoncé mardi les porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière de francisation et de langue, André A. Morin et Madwa-Nika Cadet.
« L’apprentissage du français doit être une réelle priorité au-delà des belles paroles du gouvernement caquiste », ont déclaré les deux élus, par écrit.
Les députés de l’Acadie et de Bourassa-Sauvé réagissaient aux révélations du Devoir sur le manque à gagner dans le financement consenti par le gouvernement aux CSS qui donnent des cours de francisation.
Le changement de la méthode de calcul des subventions fait en sorte que certains centres s’apprêtent à freiner l’accès à de nouveaux étudiants à la rentrée cet automne.
Le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a rétorqué que cela découlait de « la pression exercée sur nos services publics et communautaires par l’immigration temporaire » qui est « insoutenable ». De 2019 à 2024, le budget de la francisation dans les centres de services scolaires (CSS) est passé de 69 à 104 millions de dollars.
« Les demandeurs d’asile ne sont évidemment pas à blâmer, c’est un problème créé par le fédéral », a aussi mentionné l’équipe du ministre Drainvile.
Dans un document obtenu par Le Devoir, le ministère de l’Éducation (MEQ) explique que la subvention est moins importante que prévu parce que le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) ne lui a pas transféré suffisamment de fonds cette année pour compenser la hausse des demandes.
Les deux ministères « poursuivent » leurs discussions « afin de solutionner cet enjeu de hausse de la clientèle en francisation », a indiqué par la suite au Devoir le ministère de l’Éducation.
Le PLQ presse le gouvernement de faire en sorte que ces échanges aboutissent. « Le MEQ et le MIFI doivent s’entendre sur le transfert des sommes et ainsi prioriser cet enjeu plutôt que de chercher des boucs émissaires », a-t-il fait valoir mardi.