«Niré», Aki Shimazaki

Après Suzuran, Sémi et No-no yu-ri, narrés respectivement par l’aînée Anzu, le père Tetsuo et la cadette Kyôko, Aki Shimazaki consacre ce quatrième volet au benjamin Nobuki Niré (« l’orme, arbre fidèle » en japonais). Il y découvre les secrets de sa mère, Fujiko, en lisant le journal qu’elle a rédigé après avoir appris qu’elle souffrait de la maladie d’Alzheimer. « Ma mère a peut-être raison. Après tout, je ne sais pas grand-chose d’elle. » Aussi délicat dans son observation des rapports humains et aussi minimaliste dans son expression des émotions que les précédents tomes, Niré est cependant narré par un personnage qui décrit son quotidien comme l’élève appliqué qu’il a toujours été. Heureusement, le récit prend un tout autre tournant lorsque l’autrice japonaise établie à Montréal donne la parole à Fujiko, exposant avec puissance les méandres capricieux d’une mémoire qui s’étiole, la volonté d’une femme qui ne veut plus se taire, l’urgence de révéler la vérité avant qu’il ne soit trop tard.
 

 

Niré

★★★

Aki Shimazaki, Actes Sud, Paris, 2023, 146 pages

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