Des expositions pour s’évader

Malik Cocherel
Collaboration spéciale
Exposition sur Marcelle Ferron à la Galerie Simon Blais
Photo: Guy l'Heureux Exposition sur Marcelle Ferron à la Galerie Simon Blais

Ce texte fait partie du cahier spécial C'est l'été

Des installations en plein air, une ode à la cueillette sauvage, de grands peintres inspirés par la plaine de Flandre… Voici quelques-uns des événements à ne pas manquer pour profiter des beaux jours en s’ouvrant sur le monde extérieur à travers les arts visuels un peu partout au Québec.

« Vice, vertu, désir, folie. Trois siècles de chefs-d’oeuvre flamands »

Fruit d’une collaboration avec le Denver Art Museum et la Fondation Phoebus à Anvers, la nouvelle exposition du Musée des beaux-arts de Montréal nous transporte dans les plaines du nord-ouest de l’Europe, à une époque de pleine effervescence artistique, scientifique et sociale. De l’art religieux du XVe siècle aux grandes figures du baroque du XVIIe siècle, la Flandre ont constitué un formidable creuset d’inspiration pour de grands maîtres tels que Pierre Paul Rubens, Antoine van Dyck et Jacob Jordaens. Agrémentée d’oeuvres de la collection d’art flamand du MBAM, l’exposition présente également un espace immersif inspiré des Kunstkammer, les fameux cabinets de curiosités qui abritaient de prestigieuses collections d’art dans les maisons bourgeoises d’antan. Du 8 juin au 20 octobre

Photo: La Fondation Phoebus MBAM Hendrick de Clerck et Denijs van Alsloot, « Les quatre éléments dans le jardin d’Eden », 1613

« Rembrandt. Gravures du Museum Boijmans Van Beuningen »

Entre 1625 et 1665, Rembrandt a gravé environ 300 estampes à l’eau-forte, une technique complexe qu’il maîtrisait comme personne. Quatre-vingts de ces oeuvres remarquables sont aujourd’hui présentées au Musée national des beaux-arts du Québec. L’exposition met en lumière les différents sujets traités par Rembrandt (autoportraits, estampes religieuses, paysages, portraits et scènes de genre), comme la subtilité avec laquelle l’artiste néerlandais a intégré le clair-obscur dans ses gravures. L’occasion aussi de mettre à l’honneur quelques-uns des graveurs québécois qui se sont inspirés de la pratique de Rembrandt. Jusqu’au 2 septembre

« Espaces incarnés »

Déjà présentée cet hiver avec succès, la série novatrice se poursuit cet été au Centre PHI. Le pôle culturel et artistique du Vieux-Montréal invite une nouvelle pléiade d’artistes d’horizons divers à « incarner » ses espaces intérieurs pour développer une connexion unique entre l’art, le public et les environnements. Marcella França (les 29 et 30 juin), Catherine Desjardins-Béland (les 20 et 21 juillet) et le collectif La Tresse (le 31 août) sont notamment attendus au Centre Phi pour s’approprier les lieux et explorer plusieurs thématiques liées à l’art contemporain. Dès le 25 mai

« Anthologie de la marche »

Depuis plus d’une décennie, l’artiste de la Mauricie Geneviève Baril a mis la marche et la cueillette en nature au coeur de son processus de création. Une démarche qui a amené le Centre d’art de Kamouraska à lui proposer de venir sillonner le territoire du Bas-Saint-Laurent dans le cadre d’une résidence estivale de création de trois semaines. L’objectif pour Geneviève Baril est de récolter des végétaux et fleurs sauvages, dans le respect des écosystèmes, pour ensuite les assembler, les tresser et les tisser à l’intérieur de grands cadres suspendus. Le Centre propose aussi au public de contribuer à cette exposition immersive et multisensorielle en effectuant des cueillettes pour poursuivre l’assemblage de cadres commencés par l’artiste. Dès le 14 juin

« Rendez-vous de l’art populaire du Québec »

Plus que jamais déterminée à devenir la « capitale de l’art populaire au Québec », la municipalité de Plaisance en Outaouais organise la seconde édition de ses rendez-vous avec une vingtaine de sculpteurs. L’occasion de rencontrer les artistes, mais aussi d’arpenter les nouveaux espaces du Centre d’art populaire du Québec dans lesquels sont exposées les oeuvres de sculpteurs classiques (tels Georges Racicot et Cléophas Lachance) et contemporains (comme Alain Vachon et René Dandurand). Une exposition luminocinétique propose par ailleurs de découvrir, ou redécouvrir, le travail du grand maître de l’art populaire québécois, Florent Veilleux, qui nous a quittés en janvier 2023. Du 21 au 23 juin

« Beaux-arts et non-dits »

Depuis que Suzanne Rivard LeMoyne a créé, en 1974, le Département d’arts visuels à l’Université d’Ottawa, du beau monde est passé par le fameux 100, avenue Laurier Est. Edmund Alleyn, Geneviève Cadieux, Heidi Conrod, Martin Golland, Jinny Yu et Michael Belmore, pour ne citer qu’eux, sont tous des anciens du prestigieux Département qui commémore cette année son cinquantenaire. Un anniversaire célébré, comme il se doit, par une exposition, Beaux-arts et non-dits, mettant en lumière les oeuvres de cinquante artistes de renom ayant étudié et enseigné la peinture, la sculpture, la photographie et d’autres disciplines à l’Université d’Ottawa. Jusqu’au 22 septembre

Photo: Rémi Thériault Vue de l’exposition « Beaux-arts et non-dits », présentée à la Galerie d'art d'Ottawa

« Marcelle Ferron. De l’atelier à l’espace public

L’artiste visuelle et figure de proue du mouvement automatiste aurait eu 100 ans cette année. Pour marquer ce centenaire, la Galerie Simon Blais a rassemblé près d’une centaine d’oeuvres, dont plus d’une trentaine de créations en verre fusionné, dans une remarquable exposition (à voir jusqu’au 22 juin) illustrant les différentes étapes de la carrière de Marcelle Ferron. En parallèle, l’arrondissement d’Outremont s’est associé aux Amis de la place Marcelle-Ferron pour mettre en place une installation composée de douze panneaux. Ce beau parcours à découvrir sur l’avenue Bernard retrace l’évolution esthétique de l’artiste, de ses premières peintures des années 1940 jusqu’à ses oeuvres d’art public des années 1960 et 1970. Installée au coeur d’Outremont, l’exposition en plein air souligne également la façon dont Marcelle Ferron, à qui l’on doit, entre autres, les verrières de la station de métro Champ-de-Mars, a intégré l’art à l’architecture et à l’espace public. Jusqu’au 22 septembre

Les suggestions de nos collaborateurs

« L’art de Banksy, sans limite »

Pour le « street trotteur » que je suis, qui parcourt la planète au gré des murales, difficile de passer à côté du plus célèbre des graffeurs anonymes au monde. Le mystère autour de l’identité de Banksy a été soigneusement gardé au fil des années, et a certainement contribué à amplifier le mythe qui l’entoure. Le natif de Bristol préfère rester dans l’ombre des ruelles pour mieux peindre ses messages percutants à coups de pochoirs provocants ; comme il s’attache obstinément à garder ses distances avec chacune des rétrospectives qui lui sont consacrées. La dernière en date, qui présente plus de 170 de ses oeuvres sur différents supports (peintures murales, photographies et sculptures), n’a pas échappé à la règle. De passage à la Maison du Festival Rio Tinto Alcan, après avoir fait le plein aux quatre coins du monde, l’exposition n’en reste pas moins une belle occasion de mettre un pied dans l’univers du « chevalier fantôme » de l’art urbain. Dès le 16 août

Malik Cocherel

« Je suis mirage »

Les artistes du Québec et de Colombie-Britannique Charlotte Caron, Amielle Clouâtre, Michèle F. Bérard (MF BAE), MK Lavigne et Eric Louie se rassemblent pour une exposition collective à la Galerie Wishbone à Montréal qui promet d’être exaltante et haute en couleur. Dépersonnalisation et déréalisation sont des perceptions de l’existence qui peuvent être extrêmement déstabilisantes, tels des mirages, que le groupe explore de manière brute à travers leurs oeuvres. À l’heure où l’image de soi, qu’elle soit intérieure ou extérieure, se réinvente, se déforme, se désagrège sans cesse, Je suis mirage s’annonce comme une expérience de l’étrange très intéressante. Du 30 mai au 2 septembre

Amélie Revert

Tout mignon, tout rose

Ils se sont installés dans le Quartier des spectacles et ils donnent la banane à tous ceux qui posent le regard sur eux ! Les rondouillets Monsieur Rose, cicatrice sous le téton gauche et fesses bien rebondies, s’échelonnent sur un parcours allant de l’Esplanade Place Ville Marie à la station de métro Saint-Laurent en passant par le tronçon de la rue Sainte-Catherine qui sera bientôt pris d’assaut par les festivaliers. Ici, assis sur un banc, là, invitant les promeneurs à lui faire un salut, ailleurs, les pieds dans le vide. En tout, ce sont quinze sculptures roses monumentales sorties de l’univers déjanté de Philippe Katerine — bien connu pour l’absurdité des paroles de ses chansons — qui forment ce parcours du Mignonisme, courant artistique qui, dixit l’artiste, « fait l’éloge du beau dans la simplicité et célèbre l’émerveillement dans le quotidien à travers des créations pleines de tendresse et d’humour ! » Jusqu’au 29 septembre

Hélène Roulot-Ganzmann

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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