Toujours pas d’équipe volante pour les hôpitaux de la Côte-Nord
Promise pour la semaine dernière sur la Côte-Nord, la première équipe volante du ministre de la Santé, Christian Dubé, se fait toujours attendre, tandis que de nouvelles interruptions de services sont prévues à l’hôpital de Sept-Îles.
Entre le 6 et le 9 juillet, il n’y aura pas de lits disponibles pour les enfants à l’hôpital de Sept-Îles. Ceux qui arrivent à l’urgence seront transférés à Baie-Comeau ou ailleurs au Québec. Dans les jours qui suivront, ce sera au tour des bébés naissants devant être gardés en observation de subir le même sort.
« C’est un manque de personnel infirmier qui force le CISSS à réduire certains services du 6 au 15 juillet », a indiqué le porte-parole du CISSS Jean-Christophe Beaulieu par courriel.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait pourtant promis d’envoyer des renforts sur place sous la forme d’une « équipe volante » d’une quarantaine de personnes.
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À l’origine, M. Dubé avait dit que les premières équipes débarqueraient le 20 juin. Or, le 19 juin dernier, il a annoncé qu’une première équipe serait déployée sur la Côte-Nord la semaine suivante. Une semaine plus tard, un seul infirmier a été dépêché en renfort sur place, selon nos informations.
Mercredi, sur la plateforme X, le ministre a reconnu que le « délai était trop long ». Jusqu’à présent, 28 personnes ont été recrutées (20 infirmières et 8 préposés aux bénéficiaires). L’objectif est d’en recruter 500.
Il y a comme un “melting-pot” de problèmes et pendant ce temps-là, ce sont les patients qui écopent
Pour justifier le retard, le ministère de la Santé indique que « les personnes embauchées ont certains engagements personnels et professionnels à considérer avant de pouvoir intégrer leurs nouvelles fonctions [aviser leur employeur actuel de leur départ et donner un préavis, leurs vacances prévues, etc.] ».
« Il est normal que ce processus s’opère sur quelques semaines », a aussi mentionné le ministère dans un message écrit transmis au Devoir.
Les patients écopent
« Il y a comme un melting-pot de problèmes et pendant ce temps-là, ce sont les patients qui écopent », déplore le Dr Youssef Ezahr, anesthésiologiste à l’hôpital Le Royer de Baie-Comeau et président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de la Côte-Nord. « Normalement, on est censés avoir un système de santé équitable au Québec. »
Depuis la mi-mai, une soixantaine de patients ont été transférés à l’extérieur de la région, souligne-t-il. Avec les nouvelles interruptions de services à Sept-Îles, d’autres devraient s’ajouter, selon lui, puisque l’hôpital Le Royer « n’a pas la capacité » d’absorber de nouveaux patients. En raison du manque d’infirmières, le bloc opératoire de l’établissement roule à 50 % de sa capacité depuis la mi-mai.
M. Ezahr ne s’attend pas à des miracles pour autant de la part de l’équipe volante, qu’il compare à un « pansement » appliqué sur une hémorragie. Les infirmières qui restent pour de courtes périodes ne peuvent pas être très efficaces, signale-t-il. « Elles ne savent pas où est le matériel, comment les protocoles fonctionnent. » « Dès qu’on a de la nouvelle main-d’oeuvre, on les forme, mais ils partent. »